La corruption pointée comme principal frein aux chantiers de développement, selon le président de l'INPPLC

La prévention et la lutte contre la corruption est une priorité nationale essentielle pour la réalisation d’un développement solide et inclusif, a affirmé, mardi à Rabat, le président de l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Bachir Rachdi.

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Bachir Rachdi (c.), ex-secrétaire général de Transparency Maroc et actuel président de l’Instance nationale de la lutte contre la corruption, fait valoir que “les pays où la corruption est la plus faible ne sont pas des pays de non-droit. Les succès vont de pair avec la construction d’un État 
de droit”. Crédit: DR

Dans un exposé devant la commission du contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants sur le rapport de l’INPPLC au titre de l’année 2022, Rachdi a relevé que la réalisation des objectifs de développement escomptés nécessite « un changement d’approche de manière à assurer une complémentarité institutionnelle efficace à travers la convergence et l’articulation des rôles et des responsabilités des autorités, instances et institutions concernées ».

Évoquant la mission et la responsabilité historique de l’INPPLC dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, Rachdi a plaidé pour le renforcement du rôle de l’instance en tant que force de proposition et d’orientation, en plus du développement des mécanismes et des cadres institutionnels garantissant une interaction positive et pratique avec ses recommandations.

Il a, en outre indiqué, que « ce rapport annuel vient renforcer sa stratégie par le développement du diagnostic et de l’évaluation minutieuse et objective des politiques suivies, l’approfondissement de l’examen et de l’analyse des projets prioritaires, et l’élaboration d’orientations et de recommandations dans le cadre d’une vision globale, harmonieuse et ambitieuse ».

Dans le but de cerner les divers aspects du fléau de la corruption, l’INPPLC, a-t-il poursuivi, « focalise les efforts de l’observatoire crée au son sein de l’instance en vertu de la loi, sur le développement continu des mécanismes de diagnostic, de recherche de terrain et d’analyse afin de renforcer la connaissance précise et objective des différents aspects de ce phénomène dans la perspective de parvenir à des politiques et procédures appropriées, le but étant de prévenir et lutter contre la corruption mais aussi proposer des alternatives dans le cadre des missions d’orientation et de coordination qui lui incombe en vertu de la Constitution ».

De leur côté, plusieurs députés parlementaires ont souligné que le Maroc a réalisé de grands progrès dans le domaine de la législation relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, mettant l’accent sur la nécessité de sensibiliser les jeunes générations sur les moyens de lutter contre les actes et pratiques relevant de la corruption.

Après avoir salué le contenu, les données et la méthodologie poursuivie pour la réalisation du rapport annuel de l’INPPLC, les parlementaires ont noté que la loi n° 46-19 relative à cette instance a élargi ses prérogatives de manière à renforcer son rôle notamment à travers un ensemble de mesures proactives telles que la formation et la sensibilisation ainsi que la possibilité de recevoir des plaintes et des notifications.

Le rapport annuel de l’INPPLC pour l’année 2022 comporte cinq axes portant sur le diagnostic de la situation de la corruption, le suivi de l’exécution, la coordination et l’évaluation des stratégies et politiques publiques, la gouvernance institutionnelle de l’Instance, les activités fonctionnelles de l’Instance et le renforcement de ses capacités et les recommandations et propositions de l’Instance pour une meilleure réactivité dans le cadre de la convergence et de la complémentarité institutionnelles.

(Avec MAP)