MENA : la croissance devrait remonter à 3,5% en 2024 et 2025

La croissance économique dans la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA) devrait remonter à 3,5% en 2024 et 2025, sauf aggravation du conflit à Gaza, indique la Banque mondiale (BM) dans un rapport publié mardi.

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Des conteneurs dans le port de Tanger Med, le 28 juin 2019. Crédit: AFP

Le conflit au Moyen-Orient accroît l’incertitude des prévisions. En supposant qu’il ne s’aggrave pas, la croissance dans la région MENA devrait remonter à 3,5% en 2024 et 2025”, relève la BM dans ses Perspectives économiques mondiales, notant que les prévisions ont été revues à la hausse par rapport à ce qui était attendu en juin, compte tenu d’une croissance plus forte que prévu parmi les exportateurs de pétrole, soutenue par le rebond de l’activité de ce secteur.

L’institution internationale fait observer que dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la croissance devrait atteindre 3,6% en 2024 et 3,8% en 2025, alors que chez les importateurs de pétrole, la croissance devrait s’établir à 3,2% cette année et à 3,7% en 2025.

Croissance positive au Maroc

Le Maroc a été cité parmi les quelques pays de la région qui vont connaître une croissance positive, passant de 2,8% l’an passé à 3,1 % et 3,3 % respectivement pour 2024 et 2025. “La croissance progressera dans certaines économies, en particulier Djibouti, le Maroc et la Tunisie, mais les pays plus proches géographiquement du conflit en subiront davantage les répercussions”, indique ce rapport semestriel.

Par ailleurs, la Banque mondiale estime que l’intensification du conflit au Moyen-Orient, y compris ses retombées sur les économies voisines et l’afflux de réfugiés, fait planer une sévère menace sur la croissance régionale, ajoutant que les pays de la région MENA sont exposés aux catastrophes naturelles et le changement climatique continue d’accroître la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques.

Dans les pays exportateurs de pétrole, si les cours baissent ou si la demande faiblit, la production pétrolière pourrait être limitée et les réductions risquent de perdurer, poursuit la même source, notant que dans les pays importateurs, le resserrement des conditions financières mondiales pourrait peser négativement sur les perspectives de croissance en raison des besoins importants de financement extérieur.

L’institution de Bretton Woods fait remarquer en outre que la région MENA était déjà en proie à de multiples difficultés, notamment des baisses de la production pétrolière, une inflation élevée et une activité limitée du secteur privé dans les économies importatrices de pétrole, rappelant que la croissance de cette région a fortement ralenti en 2023 pour s’établir à 1,9%.

Selon les estimations, la croissance des pays membres du CCG a fortement chuté en 2023, du fait de la baisse de la production pétrolière qui a plus que neutralisé la vigueur de l’activité du secteur non pétrolier, indique encore la BM.

Elle relève également que la croissance des importateurs de pétrole a aussi quelque peu fléchi l’année dernière, reflétant l’anémie de l’activité du secteur privé, ajoutant que l’inflation alimentaire est restée résolument élevée, tandis que d’importantes dépréciations monétaires ont accentué l’inflation globale. En revanche, les estimations font état d’une reprise de la croissance au Maroc grâce au redressement du secteur agricole, et ce malgré le tremblement de terre survenu en septembre, selon le rapport.

(avec MAP)