Zvi Zamir avait adopté une approche déterminée dans la lutte contre le terrorisme palestinien. Sous sa direction, le Mossad avait mené des opérations audacieuses de renseignements et d’opérations dans le monde entier”, a souligné le Mossad dans un communiqué.
Cet ancien général de réserve avait dirigé le Mossad entre 1968 et 1974. Il aurait personnellement recruté l’espion égyptien Achraf Marwane, surnommé “l’Ange”, un proche du président égyptien de l’époque, Anouar al-Sadate, et surtout gendre de Gamal Abdel Nasser, ancien président de l’Égypte décédé en 1970.
Selon des documents d’archives israéliens déclassifiés en 2018, Achraf Marwane avait informé Zvi Zamir le 5 octobre 1973 de l’attaque que l’Égypte et la Syrie s’apprêtaient à lancer le lendemain contre Israël.
Zvi Zamir avait alors alerté le bureau de la Première ministre, Golda Meir, mais son avertissement était resté lettre morte, le chef des renseignements militaires de l’époque, Eli Zeira, insistant que la possibilité que l’Égypte et la Syrie lancent une attaque coordonnée était “plus faible que faible”, selon les archives déclassifiées.
Le 6 octobre 1973 à 14 h, en pleine célébration de Kippour, le jour le plus saint du judaïsme, l’Égypte et la Syrie déclenchent une offensive contre l’armée israélienne, à l’ouest le long du canal de Suez et à l’est sur le plateau du Golan.
Ce n’est que cinq heures avant le début des opérations que les dirigeants israéliens décrètent la mobilisation générale des réservistes.
Ce retard a coûté très cher à l’armée israélienne qui a subi de lourdes pertes, plus de 2200 morts. Un revers cuisant qui a fait voler en éclats le mythe de l’invincibilité d’Israël après sa victoire foudroyante lors de la guerre des Six Jours en juin 1967.
L’attaque-surprise du Hamas le 7 octobre contre Israël a été comparée par des médias israéliens au déclenchement de la guerre de Kippour, laissant le pays dans la sidération comme en octobre 1973.
Zvi Zamir, né en Pologne en 1925, avait combattu lors de la première guerre israélo-arabe en 1948, à la création de l’État d’Israël, et servi dans l’armée jusqu’en 1968.
Durant son mandat à la tête du Mossad, il avait supervisé l’opération “Colère de Dieu”, avec l’objectif d’assassiner les responsables du groupe palestinien Septembre noir, dont un commando avait tué onze athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich en 1972.