Apôtre inébranlable de la construction européenne, père de l’euro, espoir éphémère de la gauche française à la présidentielle de 1995, Jacques Delors est mort mercredi à l’âge de 98 ans, selon l’AFP.
L’ancien président de la Commission européenne est décédé, dans sa 99e année, “(mercredi) à son domicile parisien dans son sommeil”, a annoncé à l’AFP sa fille Martine Aubry, maire socialiste de Lille.
En réaction à cette nouvelle, le roi Mohammed VI a adressé ce vendredi un message de condoléances et de compassion à Martine Aubry.
Dans ce message, le souverain affirme avoir appris avec une grande émotion la triste nouvelle du décès de feu Jaques Delors.
“Partageant votre peine dans cette épreuve, Je vous adresse, ainsi qu’à l’ensemble des proches et amis du défunt, Mes sincères condoléances et l’expression de Ma profonde compassion”, souligne le roi.
“Vous savez l’estime et le respect très profonds que J’avais pour lui. En cette douloureuse circonstance, Je Me remémore Nos rencontres et, particulièrement, la bienveillance qu’il témoigna lors du stage que Je suivis à la Commission européenne”, indique le souverain.
En cette triste circonstance, le roi a tenu à saluer la mémoire de ce “grand homme d’État, acteur essentiel de la construction européenne qui, tout au long de son remarquable parcours politique, s’est engagé en faveur d’une plus grande justice sociale”, affirmant que “le Maroc perd en lui un grand ami qui a contribué activement à la consolidation des relations euro-méditerranéennes”.
Dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour en 1999, Jacques Delors avait parlé avec admiration du roi Mohammed VI, alors nouvellement intronisé. Il l’avait décrit comme un “jeune homme de son temps”. Delors avait rappelé que le roi avait effectué un stage à la Commission européenne de novembre 1988 à juin 1989, où il avait acquis une expérience précieuse dans les différents métiers liés à la gouvernance et l’administration d’État.
Delors avait dépeint le roi Mohammed VI comme un homme “attachant et très discret”, possédant une profonde connaissance de la tradition marocaine ainsi qu’une ouverture à la modernité. Il avait souligné l’intérêt du roi pour les affaires sociales et la géopolitique, hérité de son père, le roi Hassan II.
Selon Delors, le roi Mohammed VI était bien placé pour comprendre les aspirations de la jeunesse marocaine, et avait une sensibilité particulière aux problèmes d’analphabétisme et à la promotion des femmes dans la société marocaine.