La nouvelle stratégie africaine annoncée par le gouvernement allemand reconnaît l’influence croissante de l’Afrique dans le monde. La première économie européenne qualifie l’Afrique de “partenaire de choix” pour intensifier les relations économiques et s’engager ensemble sur la voie d’un avenir climatiquement neutre.

Dans ce cadre, l’Allemagne, qui est à la recherche de nouveaux marchés et de nouveaux projets d’investissements depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, estime que cette démarche doit s’inscrire dans le cadre plus large d’une réforme fondamentale de la coopération entre l’Europe et l’Afrique.

“L’énorme potentiel économique ne pourra être débloqué que par de grands investissements privés. L’avenir de l’Europe est indissociable de celui du continent africain. Il s’agit désormais de développer ce partenariat sur le plan économique également”, avait déclaré le Chancelier allemand, Olaf Scholz, lors de la conférence “Compact with Africa”, qui s’est tenue le 20 novembre dernier à Berlin.

En effet, la performance économique des pays de “Compact With Africa” est au-dessus de la moyenne africaine, a-t-il fait savoir, précisant que la croissance des exportations de ces pays a été, l’année dernière, trois fois supérieure aux autres pays du continent.

Ainsi, Scholz a souligné l’immense intérêt des entreprises allemandes pour l’Afrique, notant que le gouvernement fédéral soutient expressément cet intérêt, à travers notamment des investissements privés qui sont facilités par des conditions de garantie avantageuses. Le gouvernement fédéral fait ainsi avancer la diversification et l’élargissement des relations économiques, ce qui permet de mieux faire face aux crises.

Dans ce sillage, Scholz a mis en avant l’excellent potentiel de nombreux pays africains en matière d’énergies renouvelables, notamment de production compétitive d’hydrogène.

“La conférence de Compact With Africa donne le coup d’envoi d’une coopération fiable renforcée entre l’Afrique et l’Europe pour un approvisionnement énergétique respectueux du climat grâce à l’hydrogène vert”, a relevé le chancelier fédéral, ajoutant que “le potentiel de croissance de l’Afrique est énorme et le continent voisin est tout simplement incontournable si l’on souhaite résoudre les problèmes mondiaux”. “Nous devons en faire un partenaire pour l’économie durable de demain et continuer à le renforcer”, a-t-il relevé.

D’après l’exécutif fédéral, les pays africains doivent davantage profiter de leur richesse en matières premières et réaliser la première étape de transformation de ces matières sur place. Cela crée des emplois et de la prospérité. Dans le même temps, l’industrie allemande gagne des fournisseurs fiables. Le gouvernement fédéral travaille ici sur des instruments de soutien concrets.

L’exécutif prévoit, en outre, d’élargir la promotion des start-ups dans les pays du Compact with Africa, en particulier pour celles qui sont dirigées par des femmes.

“Un exemple particulièrement éloquent d’une situation ‘gagnant-gagnant’ classique est la coopération dans le domaine de l’énergie, notamment de l’hydrogène”, relève le gouvernement fédéral, faisant savoir qu’il soutiendra l’initiative UE-Afrique pour l’énergie verte à hauteur de quatre milliards d’euros d’ici 2030.