Critiqué, Israël défend sa gestion de la crise humanitaire à Gaza

Israël a défendu jeudi ses mesures prises pour permettre la distribution d’aide dans la bande de Gaza, face aux critiques sévères et répétées sur sa gestion de la crise humanitaire, née de ses opérations militaires dans le petit territoire palestinien.

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Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant. Crédit: Yoav Gallant / X

Nous essayons d’accroître l’aide humanitaire et plus de 60.000 tonnes d’aide sont entrées via Rafah”, point de passage avec l’Égypte, a expliqué à la presse Elad Goren, chef du Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense, supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.

Israël “ne sera pas un problème” à l’entrée de l’aide qui est une “question de logistique” dépendant de l’ONU, a-t-il ajouté, mettant en avant les canalisations d’eau réparées par Israël ou avec son concours et l’installation d’entrepôts à Rafah pour abriter de l’aide.

Il a aussi rappelé l’autorisation donnée dans la nuit par Israël à l’entrée d’un “supplément minimal de carburant” jugé “nécessaire pour éviter un effondrement humanitaire”.

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Depuis l’attaque sans précédent contre Israël menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a fait environ 1200 morts, majoritairement civils, Israël impose un “siège complet” et pilonne massivement la bande de Gaza, réduisant en ruines de vastes zones.

Les opérations militaires israéliennes y ont fait plus de 17.000 morts, majoritairement des femmes et enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007.

Nourriture, eau, carburant et médicaments n’y entrent qu’au compte-gouttes, alors qu’environ 1,8 million de personnes, soit 80 % de la population, ont dû quitter leur logement depuis le début des hostilités.

Une partie de ces déplacés ont fui les intenses combats dans le nord vers le sud, désormais également champ de bataille.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a averti d’“un grave risque d’effondrement du système humanitaire”, estimant que “la situation se détériore rapidement vers une catastrophe qui pourrait avoir des conséquences irréversibles”.

L’ONG israélienne de défense des droits humains B’Tselem a estimé que la crise actuelle n’était pas seulement “un effet collatéral de la guerre, mais le résultat directement voulu de la politique mise en place par Israël”, visant à “faire pression sur le Hamas”.

“Fermer des points de passage et n’autoriser (à entrer) qu’une minuscule quantité d’aide loin de correspondre aux besoins des civils revient à affamer délibérément la population”, ce qu’interdit le droit international, souligne l’ONG.