Selon le quotidien Assabah, l’opération, menée en toute discrétion, a impliqué des perquisitions dans plusieurs maisons, résultant en la saisie de 368 CD, 114 supports de données, 100 DVD, 60 ordinateurs et d’autres équipements électroniques.
Les enquêteurs ont trouvé chez les accusés (118 hommes et trois femmes) des milliers de vidéos à contenu pornographique, la plupart impliquant des mineurs marocains. Cette opération, l’une des plus importantes menées en Espagne, a nécessité la participation de 46 équipes d’enquêteurs spécialisés dans les crimes cybernétiques.
L’opération a révélé l’utilisation par les détenus de plateformes numériques pour diffuser des vidéos pornographiques.
L’arrestation d’un des suspects à Madrid a mis en lumière des milliers d’images et de vidéos concernant des mineurs, principalement marocains. Les vidéos se caractérisent par un “haut degré” de violence contre les victimes. Dans une perquisition à Alicante, un suspect en possession d’une grande quantité de fichiers multimédias contenant des images sexuelles de mineurs forcés à des actes sexuels a été arrêté.
Tout le matériel saisi est analysé par la police, à la recherche de nouvelles preuves pour identifier d’autres victimes d’abus sexuels ou établir des liens avec les détenus, qui forment un réseau d’exploiteurs sexuels d’enfants.
Un à cinq ans d’emprisonnement…
Selon la loi espagnole, la distribution de matériel pornographique impliquant des enfants, qui comprend la production, la vente et la distribution de films pornographiques, est passible d’une peine d’emprisonnement allant d’un à cinq ans, augmentée en cas d’implication d’enfants à besoins spécifiques.
Les enquêteurs poursuivent leurs investigations sur les liens des détenus avec d’autres réseaux espagnols spécialisés dans le tournage de films pornographiques impliquant des mineurs marocains, notamment à Sebta et Melilia.
Ces réseaux disposent d’intermédiaires chargés de séduire les mineurs marocains pour les intégrer dans les réseaux pornographiques, en leur offrant de l’argent ou des promesses de régularisation de leur situation légale. Plusieurs rapports de sécurité détaillent les méthodes d’attraction des mineurs : ils sont souvent attirés par la visualisation de matériel pornographique impliquant d’autres enfants et la consommation de drogues, avant d’être filmés en train de pratiquer des actes sexuels.