Gaza : “plus d’électricité” dans les hôpitaux du nord, faute de carburant

“Il n’y a plus d’électricité” dans les hôpitaux du nord de la bande de Gaza faute de carburant, a affirmé le vice-ministre de la Santé du gouvernement Hamas à l’AFP lundi, ajoutant qu’ils étaient désormais “hors service”.

Par

UNRWA

Six bébés prématurés” et “neuf patients en soins intensifs” sont morts, a-t-il déploré alors que les combats entre l’armée israélienne et le Hamas palestinien se concentrent dans le nord de la bande de Gaza, où les chars israéliens resserrent leur étau sur la ville de Gaza et plus particulièrement ses hôpitaux, qui selon Israël hébergent des bases du Hamas.

La situation est particulièrement tendue à l’hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza. Youssef Abou Rich, présent dans l’hôpital où s’abritent aussi selon lui “environ 20.000 déplacés”, a rapporté à l’AFP que “six bébés prématurés” et “neuf patients en soins intensifs” étaient morts “parce qu’il n’y a plus d’électricité” à al-Chifa.

Samedi, l’hôpital avait annoncé que 39 bébés prématurés étaient encore à al-Chifa et que des infirmiers procédaient à des “massages respiratoires à la main” pour les maintenir en vie.

Un médecin de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) indiquait également que 17 patients se trouvaient en soins intensifs. Pour relancer les générateurs, il faudrait du carburant, de plus en plus rare en raison du “siège total” imposé par Israël.

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Les 2,4 millions de Gazaouis vivent désormais dans la menace d’un black-out total : les générateurs du ministère des Télécommunications devraient s’arrêter jeudi, a-t-il annoncé.

Des médecins ont mis en ligne des images les montrant en train d’opérer à la bougie, à la lampe torche, ou seulement avec les lumières des téléphones portables, faute d’électricité dans les hôpitaux.

Le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari a assuré dimanche soir avoir “proposé de fournir du carburant de l’armée pour les besoins urgents de l’hôpital” al-Chifa, mais que “la direction du Hamas empêche l’hôpital de récupérer le carburant”. Dans des images nocturnes publiées dimanche soir par l’armée israélienne sur X (ex-Twitter), on peut voir des soldats déposer des bidons à proximité d’un bâtiment.

Mohammed Abou Salmiya, directeur de l’hôpital al-Chifa, a indiqué à l’AFP que “l’armée (israélienne) (l’avait) appelé deux fois pour (lui) dire qu’elle allait livrer du carburant” qu’elle déposerait à un point situé “à 500 mètres d’al-Chifa. “Au début, ils m’ont dit 2000 litres puis ils sont revenus en disant 300 litres à condition qu’ils ne soient pas donnés au Hamas”, a-t-il poursuivi. “Je leur ai répondu ‘si vous voulez aider, j’ai besoin de 8000 litres au moins pour faire tourner les principaux générateurs et sauver des centaines de patients et de blessés’”, ils ont refusé et nous ne savons pas où en est la situation”, a ajouté Abou Salmiya.

Hors des hôpitaux, Abou Rich décrit “des dizaines de morts et des centaines de blessés auxquels personne ne peut accéder, car les ambulances se font tirer dessus” et “des appels de femmes qui ont dû accoucher dans la rue ou chez elles sans sage-femme”.

Depuis plusieurs jours l’armée israélienne assure ouvrir des couloirs sécurisés pour permettre aux déplacés de quitter les hôpitaux. “Les patients et les soignants de l’hôpital al-Rantissi ont tous été évacués (dimanche) sous la menace des tirs de l’armée”, répond Abou Rich.

La guerre a été déclenchée par une attaque sanglante inédite lancée sur le sol israélien par le Hamas le 7 octobre. Côté israélien, 1200 personnes ont été tuées, en majorité des civils le jour même de l’attaque. En représailles, Israël a lancé une offensive pour “éradiquer” le mouvement islamiste et pilonne sans relâche la bande de Gaza, plongée dans une situation humanitaire catastrophique.

Côté palestinien, la guerre a fait 11.180 morts, essentiellement des civils, parmi lesquels 4609 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.