Ahmed Assid : le système actuel d’héritage contribue à “paupériser la femme marocaine”

La commission chargée de la révision du Code de la famille poursuit ses séances d’écoute. Mercredi, elle a reçu Ahmed Assid, président de l’Observatoire amazigh des droits et libertés.

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Ahmed Assid. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Lors de cette séance d’écoute, Ahmed Assid a demandé la modification des dispositions du Code de la famille relatives à l’héritage, estimant que le système actuel d’héritage contribue à “paupériser la femme marocaine” et a également demandé l’interdiction de la polygamie.

Dans une déclaration à Hespress en marge de sa rencontre avec la commission chargée de la révision du Code de la famille, Assid a déclaré qu’il était “indispensable d’appliquer le principe de l’égalité dans l’héritage par le biais du testament et de l’abolition de l’incapacité successorale”, estimant que “la contribution de la femme à la richesse, son travail et sa compétence font que le système d’héritage tel qu’il était appliqué appauvrit les femmes, ce qui appelle à une révision”.

Il a poursuivi : “De nombreuses familles marocaines inventent des stratagèmes pour contourner ce système par crainte pour leurs filles, en particulier en ce qui concerne la catastrophe de l’incapacité successorale”, exigeant “l’interdiction de la polygamie, l’interdiction du mariage des enfants et l’abolition des exceptions formulées dans le texte de 2004”.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre des consultations et des séances d’écoute que tient l’instance avec les différents acteurs concernés, suite à la lettre royale adressée au chef du gouvernement relative à la révision du Code de la famille.

Dans cette lettre, le roi Mohammed VI a affirmé qu’il était nécessaire de réexaminer le Code de la famille, qui a eu l’immense avantage d’impulser une dynamique de changement vertueuse et d’instaurer une conception nouvelle de l’égalité et de l’équilibre familial, ouvrant ainsi la voie à une avancée sociale considérable, afin de corriger les dysfonctionnements et les lacunes que l’expérience de sa mise en œuvre judiciaire a révélés.

Les dispositions du Code de la famille “doivent également être mises en adéquation avec l’évolution de la société marocaine et les besoins du développement durable”, a relevé le Souverain, notant que “la nouvelle version s’harmonisera ainsi avec la progression de notre législation nationale”.

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