Médecins sans frontières appelle au cessez-le-feu à Gaza, “une urgence vitale”

L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a appelé mardi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, “condition sine qua non” pour organiser la réponse humanitaire et question d’“urgence vitale” pour la population du territoire palestinien sous le feu israélien.

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Devant l’Hôpital Al-chifa attaqué par les forces israéliennes, le 4 novembre 2023. Crédit: MSF France / X

Alors que la guerre provoquée par l’attaque du Hamas contre Israël entre dans son deuxième mois, MSF a décrit une “situation humanitaire catastrophique” dans le territoire en proie à “une guerre totale”, selon la directrice de l’organisation Claire Magone.

La population est exsangue et les secouristes pratiquement impuissants. Face à l’hécatombe, un cessez-le-feu relève de l’urgence vitale”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse au siège de l’organisation à Paris.

Aujourd’hui, il n’y a que des signes d’humanité en trompe-l’œil et des discussions dilatoires”, a-t-elle dénoncé, en évoquant les “pauses tactiques” discutées entre Israël et Washington pour permettre des répits humanitaires.

MSF, qui compte quelque 300 employés palestiniens, a pu faire évacuer il y a quelques jours ses 22 membres expatriés, mais espère faire rentrer très rapidement une nouvelle équipe.

“Une tragédie sans échappatoire”

La situation à Gaza était intenable dès le début, aucun endroit n’est en sécurité, c’est une guerre totale, une tragédie sans échappatoire”, a raconté Louis Baudoin-Laarman, responsable de la communication de MSF pour la Palestine, qui figurait parmi les évacués.

“À Khan Younes, il y avait quelque 45.000 personnes, huit toilettes, deux heures d’eau toutes les douze heures”

Louis Baudoin-Laarman, MSF

Il a évoqué “les bombes qui tombent partout”, les camps de l’ONU surpeuplés où s’entassent des dizaines de milliers de déplacés dans des conditions désastreuses. “À Khan Younes (sud de la bande de Gaza), il y avait quelque 45.000 personnes, huit toilettes, deux heures d’eau toutes les douze heures”, a-t-il raconté.

À ses côtés, le responsable du programme Urgences de MSF, Michel-Olivier Lacharité, a évoqué le système de soins saturé. “Il y a 3500 lits dans la bande de Gaza, dont 2000 au nord, alors que les blessés sont selon les autorités de Gaza au nombre de 25.000”, a-t-il dit. “Les hôpitaux sont traditionnellement des lieux de refuge à Gaza, ce n’est plus le cas, il n’y a plus de lieux sanctuarisés”, a-t-il poursuivi.

Seul un cessez-le-feu peut permettre d’organiser les secours et permettre une réponse humanitaire”, a-t-il insisté, relevant que quelque 500 camions d’aide sont entrés à Gaza par la frontière égyptienne en un mois, alors qu’en temps normal ce nombre est quotidien.

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