Le Centre national de communication (NCC), organe du gouvernement, a confirmé le retour des ambassadeurs “il y a quelque temps”, mais n’a fait aucune mention des relations commerciales.
Le ministère des Affaires étrangères israélien a dit ne pas avoir été informé d’une quelconque décision de la part de Bahreïn, un allié des États-Unis qui a établi des relations diplomatiques avec Israël en 2020.
“Le Conseil des représentants confirme que l’ambassadeur israélien auprès du Royaume de Bahreïn a quitté Bahreïn, et le Royaume de Bahreïn a décidé de rappeler l’ambassadeur bahreïni en Israël”, indique un communiqué. “Les relations économiques avec Israël ont également été interrompues”, ajoute le communiqué du Conseil des représentants, qui est la chambre basse du Parlement de Bahreïn et ne dispose pas de pouvoirs exécutifs.
Cette décision s’inscrit “en soutien à la cause palestinienne et aux droits légitimes du peuple palestinien frère”, précise le communiqué sur le site du Conseil.
“Le conflit en cours à Gaza ne peut tolérer le silence”
Le premier vice-président du Parlement, Abdelnabi Salmane, a confirmé la décision à l’AFP, estimant que “le conflit en cours à Gaza ne peut tolérer le silence”. “La priorité à ce stade doit être axée sur la protection des vies des civils” dans le territoire palestinien assiégé, a pour sa part jugé le NCC.
Bahreïn et Israël ont établi des relations diplomatiques en 2020 dans le cadre des accords d’Abraham négociés par les États-Unis. Dans le cadre de ces accords, Israël a également établi des liens avec les Émirats arabes unis et le Maroc.
“Nous tenons à préciser que le gouvernement de Bahreïn et le gouvernement d’Israël n’ont pas annoncé de décision concernant le rappel des ambassadeurs de ces pays”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères d’Israël. “Les relations entre Israël et Bahreïn sont stables”, a-t-il ajouté.
La décision intervient près d’un mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien déclenchée par l’attaque sanglante sans précédent lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien depuis la bande de Gaza.
En représailles à l’attaque du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, Israël bombarde sans relâche le territoire palestinien soumis à un siège total et y mène une offensive terrestre depuis près d’une semaine.
Plus de 9000 morts à Gaza
Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza a annoncé jeudi que 9061 personnes, dont 3760 enfants, avaient été tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
Selon les autorités israéliennes, au moins 1400 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de la guerre, en majorité des civils et la plupart le jour de l’attaque du Hamas, et 242 personnes ont été enlevées par le Hamas et emmenées à Gaza.
Bahreïn, qui a réprimé violemment les manifestations prodémocratie en 2011, a connu une série de manifestations au cours des dernières semaines dénonçant les représailles d’Israël dans la bande de Gaza.
Bahreïn et Israël avaient convenu en septembre de renforcer leurs relations commerciales, à l’occasion d’une visite du ministre des Affaires étrangères israélien, Eli Cohen, à Manama, où il avait inauguré la nouvelle ambassade d’Israël.