Chasse à l’homme aux États-Unis après l’une des pires tueries de ces dernières années

Les autorités américaines ont engagé jeudi une gigantesque traque dans le nord-est des États-Unis pour retrouver l’auteur d’une tuerie ayant fait au moins 16 morts la veille, l’une des pires de ces dernières années dans le pays.

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Les tirs ont eu lieu mercredi en début de soirée à plusieurs endroits de Lewiston, deuxième plus grande ville de l’État du Maine, à l’extrémité nord-est des États-Unis.

Les quelque 36.000 habitants de la ville ont reçu pour instruction de rester confinés, face à la menace représentée par cet homme “armé et dangereux” et toujours en fuite, selon la police locale.

Au moins 16 personnes sont décédées, ont avancé plusieurs médias américains, citant des sources auprès des forces de l’ordre.

Le responsable de la sécurité publique du Maine, Mike Sauschuck, s’est refusé lors d’une conférence de presse à fournir un bilan officiel, évoquant “une situation très mouvante”. Sur CNN, Robert McCarthy, élu de Lewiston, a évoqué “jusqu’à 22 morts”. “Nos hôpitaux ne sont pas équipés pour gérer ce type de fusillade”, a-t-il ajouté, précisant qu’il y avait entre 50 et 60 blessés.

Un réserviste de l’armée en fuite

Le tireur présumé a été identifié comme Robert Card, 40 ans, et la police a diffusé sa photo. Ses mobiles restent inconnus. Robert Card est un réserviste de l’armée, instructeur certifié en armes à feu, a affirmé CNN citant des sources des forces de l’ordre.

La police du comté d’Androscoggins a diffusé des photos montrant un homme, vêtu d’un haut marron et d’un pantalon bleu foncé, entrant dans un bowling armé d’un fusil de type semi-automatique qu’il avait épaulé. “Nous avons littéralement des centaines de policiers qui travaillent dans tout l’État du Maine sur l’affaire, pour localiser M. Card”, a déclaré Mike Sauschuck.

Les tirs ont éclaté dans au moins deux lieux différents, un bowling et un bar-restaurant, selon la police locale. Le FBI de Boston, la police fédérale, a aussi précisé participer à l’enquête. Des témoins présents au bowling ont raconté à ABC comment des clients se sont cachés sous les tables et dans les machines au bout des pistes.

J’étais couchée au-dessus de ma fille, ma mère était couchée au-dessus de moi”, a décrit Riley Dumont, expliquant comment son père, policier à la retraite, a renversé une table devant eux pour offrir un abri à des enfants.

Le président américain Joe Biden a été informé dans la soirée des événements et s’est éclipsé d’un dîner d’État en l’honneur du Premier ministre australien pour joindre les responsables locaux et leur offrir tout le soutien fédéral nécessaire, selon la Maison Blanche.

Les États-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Le pays compte davantage d’armes individuelles que d’habitants : un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.

La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux États-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés.

15.000 morts depuis le début de l’année

Hors suicides, plus de 15.000 personnes sont mortes dans des violences par armes à feu depuis le début de l’année dans le pays, et l’attaque de mercredi est la plus meurtrière enregistrée sur la période, selon l’association Gun Violence Archive (GVA).

L’histoire américaine récente est jalonnée de tueries, sans qu’aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l’abri, de l’entreprise à l’église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun.

Selon l’association Everytown, militant pour la limitation des armes individuelles, “le Maine compte très peu de lois fondamentales en matière de sécurité des armes à feu”. Cet État recense toutefois un taux relativement faible de violence par arme à feu par rapport à la moyenne du pays, “en partie, probablement, car il est protégé par les fortes réglementations d’autres États dans la région”, affirme Everytown.