Nous devons déployer tous nos efforts (…) pour empêcher un pays qui a la capacité de développer des armes nucléaires de passer à l’acte”, a déclaré Rafael Grossi dans un message vidéo adressé au James Timbie forum, conférence sur la non-prolifération organisée cette semaine par le Département d’État américain.
“Nous avons constaté un échec de ce type en Corée du Nord qui a franchi la ligne rouge en 2006” en procédant à son premier essai nucléaire, a-t-il rappelé dans cette allocution vue mardi par l’AFP.
Les inspecteurs de l’AIEA, dont le siège se trouve à Vienne, en Autriche, ont été expulsés de Corée du Nord trois ans plus tard. Ils surveillent désormais les activités de ce pays depuis l’étranger.
Cette situation “a accru les incertitudes et dangers dans la péninsule coréenne et en Asie”, a souligné Rafael Grossi. “C’est pour cela que nos efforts actuels en Iran sont si fondamentaux et pourquoi le soutien de la communauté internationale et bien sûr des États-Unis est indispensable”. “Nous sommes les yeux et les oreilles du monde” dans le pays, a-t-il insisté.
Depuis 2021, l’instance onusienne peine à contrôler le programme nucléaire iranien, qui ne cesse de monter en puissance bien que Téhéran nie vouloir fabriquer une bombe. Or, Rafael Grossi déplore ces derniers temps “un déclin de l’intérêt des États membres”, une “banalisation” du dossier qui se retrouve éclipsé par un agenda international chargé.
L’Iran a décidé en septembre de retirer l’accréditation de huit inspecteurs, un geste “sans précédent” selon l’AIEA. L’organisation onusienne déplore par ailleurs depuis des mois la déconnexion de nombreuses caméras de surveillance et l’absence d’explications au sujet des traces d’uranium découvertes sur deux sites non déclarés.