Dans la première partie, titrée “Le démantèlement colonial de l’Empire chérifien au 19e et au 20e siècle”, l’ouvrage disponible en quatre langues révèle la reconnaissance par les puissances coloniales, sous différentes formes, de la souveraineté de l’Empire chérifien sur le Sahara.
Il explique que le fait de “réduire la différenciation ethnique entre les populations du Sahara et le reste de la population marocaine à l’utilisation du hassanya au lieu des dialectes berbères ou de la darija, au contraste entre un mode de vie nomade et un autre sédentaire… revient à ignorer l’identité plurielle du Maroc, sauvegardée tout au long de son histoire, consacrée dans sa Constitution et ses coutumes”.
Le “Sahara actuel”
La deuxième partie de l’ouvrage traite du “Sahara actuel”. On y retrouve un retour sur la forte dynamique de développement économique dans les provinces du Sud, relevant qu’au cours de la période 2013-2019, leur taux de croissance moyen annuel a été de près de 6 %, dépassant de loin le taux national (3,3 %).
Dans ce sens, l’ouvrage indique que l’économie des provinces du Sud est de plus en plus compétitive, axée sur un environnement favorable à l’investissement privé producteur de richesses et d’emplois, alors que pour la période 1975 – 2015, cet investissement était essentiellement composé de petites et moyennes entreprises de pêche, d’hôtellerie et de tourisme.
“Les provinces du Sud deviennent progressivement un hub africain incontournable. Elles sont appelées à innover en matière de conception et de réalisation de projets de développement locaux, et ce en consolidant les différents atouts dont elles bénéficient. Le développement des activités agroindustrielles, le tourisme balnéaire et culturel, ainsi que les énergies renouvelables sont autant de créneaux qui pourraient constituer le socle de leur attractivité économique”, précise l’ouvrage à ce sujet.
Entre 1975 et 2013, le Maroc a investi près de 120 milliards de dirhams (12 milliards de dollars) dans les infrastructures (administrations, communications et télécommunications, électricité et eau, éducation, logement, santé…), apprend-on dans l’ouvrage qui explique que l’objectif de ces investissements est d’améliorer le niveau de vie de la population afin qu’il atteigne celui des régions les plus développées.
Un retour sur investissement qui ne s’est pas fait attendre
Grâce aux investissements massifs de l’État, les Provinces du Sud se sont engagées sur une trajectoire de croissance plus rapide que celle des principales métropoles du Maroc.
Au cours de la période 2013-2019, leur taux de croissance moyen annuel a été de près de 6 %, dépassant de loin le taux national (3,3 %). Cela a permis de porter le PIB par habitant dans ces provinces à près de 50.000 dirhams par an en moyenne pour la période en revue, excédant très largement la moyenne nationale (30.000 dirhams).
La région Eddakhla/Oued-Eddahab a le PIB annuel par habitant le plus élevé du Maroc (74.359 dirhams), devançant de 57 % celui de la région de Casablanca-Settat estimé à 47.322 dirhams.
Enfin, en ce qui concerne la valorisation des ressources naturelles au profit des populations, l’ouvrage rappelle que les Provinces du Sud ne représentent que 1,6 % des réserves prouvées de phosphates au Maroc, sachant que le pays détient 70,4 % des réserves mondiales connues.
“Dans cette zone, caractérisée en plus par des contraintes géographiques et climatiques sévères, les coûts très élevés d’entretien des équipements miniers génèrent des coûts d’extraction du phosphate 2 fois et demie plus élevés que ceux dans les mines situées dans le nord du pays, ce qui pénalise lourdement la rentabilité de la société Phosboucrâa”, souligne l’ouvrage, qui indique que les investissements réalisés par le Groupe OCP au niveau de Boucrâa, durant la période 1976-2010, sont de l’ordre de 2 milliards de dollars, et que ceux projetés pour 2011-2026 s’élèvent à 1,8 milliard de dollars.