L’Arabie saoudite et Israël proches de conclure un accord de paix selon MBS

À l’heure où le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane donnait hier une interview à Fox News, le président américain Joe Biden s’est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. La relation entre les deux faits ? Un rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite qui se profile.

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Mohammed ben Salmane, le fils du roi d'Arabie saoudite, le 11 avril 2017 à Ryad. Crédit: AFP

Une normalisation des relations entre Riyad et Tel-Aviv pour bientôt ? Rien de plus probable au vu des récents événements et des déclarations des uns et des autres et du rôle de médiateur joué par Joe Biden.

D’ailleurs MBS l’avoue sans complexe : “Chaque jour, nous nous en rapprochons” de la normalisation des relations de l’Arabie saoudite avec Israël explique-t-il lors de son interview avec Fox News, diffusée hier soir, tout en balayant de la main les informations faisant état d’une interruption des négociations de paix entre les deux pays.

Même son de cloche du côté de Benjamin Netanyahu qui a déclaré lors de sa rencontre avec Biden que “Je pense que sous votre houlette, Monsieur le Président, nous pouvons forger un accord de paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite”.

L’administration américaine, à travers Joe Biden, joue un rôle prépondérant dans ce rapprochement, qui, s’il se formalise sera pour les protagonistes un “rapprochement historique” ou même “l’accord le plus important depuis la fin de la guerre froide”, selon l’expression du prince héritier saoudien.

Ce dernier a également analysé les relations pas toujours au beau fixe entre Washington et Riyad en assurant que même si les relations avec les États-Unis étaient compliquées, “l’agenda entre l’Arabie saoudite et l’Amérique, aujourd’hui, est vraiment intéressant et nous avons une relation extraordinaire avec le président Biden”, qui selon le prince est “vif d’esprit, très concentré et bien préparé”.

Cependant, ce rapprochement n’est pas au goût de tout le monde. Ennemi d’hier et nouvel ami d’aujourd’hui, l’Iran vit très mal ces développements.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a ainsi donné une rare conférence de presse mercredi soir dans un hôtel en face du siège de l’ONU dans laquelle il a mis en garde les États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite.

Nous pensons qu’une relation entre des pays de la région et le régime sioniste serait un coup de poignard dans le dos du peuple palestinien et de la résistance palestinienne”, a fustigé le président iranien.

Se réjouissant de la nouvelle dynamique dans les relations avec l’Arabie saoudite, Raïssi a néanmoins averti qu’initier une relation “entre le régime sioniste et n’importe quel régime de la région dans le but d’apporter la sécurité à ce régime sioniste ne remplira évidemment pas cet objectif”.

Pour Mohammed ben Salmane, la question palestinienne reste au cœur des négociations de paix avec Israël. “Pour nous, la question palestinienne est très importante. Nous devons résoudre cette question”, a-t-il déclaré lors de son interview avec Fox News, lorsqu’on lui a demandé ce qu’il faudrait faire pour obtenir un accord de normalisation.

Nous devons voir où nous allons. Nous espérons que cela aboutira, que notre démarche facilitera la vie des Palestiniens et qu’elle permettra à Israël de jouer un rôle au Moyen-Orient”, a-t-il poursuivi.

Dans un autre registre, celui de la menace à peine voilée, MBS a déclaré que si l’Iran se dotait un jour de la bombe atomique, l’Arabie saoudite devra en faire autant avant de modérer son propos, assurant que le monde ne pouvait pas tolérer “un autre Hiroshima”.

C’est une mauvaise décision. Si vous l’utilisez, vous devrez vous battre avec le reste du monde. Il est inutile de posséder des armes nucléaires car elles ne peuvent pas être utilisées”, a-t-il expliqué.

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