Abdellatif Ouahbi : “Le seul droit absolu en prison est le droit à la vie, tout le reste est soumis à la surveillance”

L’intelligence et la créativité des prisonniers semblent impressionner Abdellatif Ouahbi. Lors d’une réunion autour de discussions détaillées sur le projet de loi sur les établissements pénitentiaires, le ministre de la Justice a insisté sur la nécessité de renforcer la surveillance autour des prisonniers.

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Le projet de loi sur les peines alternatives, porté par Abdellatif Ouahbi, a enfin été adopté en Conseil de gouvernement. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Lorsque nous légiférons, notre préoccupation est d’atteindre l’équilibre entre ce qui relève de la sécurité et ce qui relève des droits, et cette préoccupation est très difficile”, a ainsi affirmé mardi Abdellatif Ouahbi devant la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme à la Chambre des députés.

Il a dans ce sens souligné que “le seul droit absolu en prison est le droit à la vie, tout le reste est soumis à la surveillance”.

Pour défendre sa position, le ministre de la Justice a affirmé qu’on “ne sait pas ce qui se passe dans la tête d’un prisonnier ni ce qu’il cache”, citant notamment les cas de Tétouan et de Kbab où un détenu, lors de sa comparution devant la chambre criminelle, a utilisé un couteau pour tuer un policier, et dans le dossier de Tétouan, où un détenu a égorgé un avocat, bien qu’ils aient été soumis à une surveillance et une fouille lors de leur sortie de prison et de leur entrée au tribunal.

Concernant la surveillance des détenus, le ministre veut également rester ferme, insistant sur la nécessité de renforcer la surveillance de leur contenu, car “il peut y avoir un magazine contenant des images pornographiques ou des orientations terroristes, donc la préoccupation de sécurité prévaut”.

Il a en outre ajouté : “Il y a des bibliothèques en prison, et il y a des avocats qui font don de livres à la prison, et chaque visiteur doit également acheter un roman et le remettre à la bibliothèque de la prison”, soulignant que la surveillance de la correspondance et des journaux est nécessaire, en plus du téléphone, car un détenu peut l’utiliser pour des opérations de trafic de drogue.

Enfin pour le ministre de la Justice, il faut également faire preuve de fermeté pour gérer certains droits des prisonniers. “Les détenus se surveillent les uns les autres, donc si par exemple un détenu est autorisé à assister aux funérailles de sa mère, les autres détenus protesteront et demanderont la même chose le lendemain, et aussi si un détenu est transféré à l’hôpital, les autres détenus demanderont la même chose, prétendant avoir des maladies simplement pour sortir de la prison”, a-t-il notamment argumenté.

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