Niger : le chef de la diplomatie de Bazoum veut croire à une intervention militaire de la Cedeao

Le chef de la diplomatie du président du Niger renversé par un coup d’État a jugé vendredi dans El País que les États membres de la Cedeao restaient “décidés” à mener une intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions.

Par

Le président du Niger, Mohamed Bazoum. Crédit: X

La Cedeao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) est décidée à mener une intervention militaire”, a déclaré au quotidien espagnol Hassoumi Massoudou, en Espagne cette semaine pour une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’UE.

L’organisation ouest-africaine a imposé de lourdes sanctions économiques au Niger depuis fin juillet et a brandi plusieurs fois la menace d’une intervention militaire pour rétablir dans ses fonctions Mohamed Bazoum, déchu le 26 juillet lors du putsch.

Mais jeudi, le président du Nigeria, Bola Tinubu, qui est également à la tête de l’organisation régionale, a ouvert la porte à une éventuelle transition pour les militaires au pouvoir au Niger, d’une durée de neuf mois. C’est la première fois qu’un pays de la Cedeao évoque une durée pour une telle transition.

à lire aussi

“Jusqu’ici, (la Cedeao) a choisi la voie diplomatique, ce qui est normal. Mais si toutes les négociations échouent, la Cedeao n’aura pas d’autre option que de prendre une décision militaire”, juge Hassoumi Massoudou.

Selon lui, les militaires “doivent abandonner le pouvoir et rétablir dans ses fonctions le président Bazoum” qui n’a “aucune raison” de démissionner. Et “à partir de là, tout est négociable” autour de “leurs conditions de sortie”.

Hassoumi Massoudou assure par ailleurs que l’état de santé du président renversé est “acceptable” même s’il est “séquestré dans sa maison avec sa femme et son fils et qu’on leur a coupé l’électricité”. “Leurs conditions de vie sont assez dures, mais il a le moral”, a-t-il encore dit.

Autre influent voisin du Niger, l’Algérie a proposé en début de semaine au régime militaire un “plan de transition de six mois” sous la tutelle d’une “autorité civile”.

Pour l’heure, les généraux au pouvoir à Niamey n’ont pas réagi aux propositions du Nigeria et de l’Algérie et leur seule prise de parole sur le sujet remonte au 19 août lorsque le nouvel homme fort du pays, le général Abdourahamane Tiani, avait indiqué vouloir une transition de trois ans maximum.