Putsch au Gabon : le président Ali Bongo en résidence surveillée

Des membres du Comité de transition et restauration des institutions ont annoncé que le président se trouvait en “résidence surveillée”, ainsi que l’arrestation de l’un de ses fils.

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Les militaires du Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI).

Le président du Gabon Ali Bongo Ondimba est “en résidence surveillée” entouré de sa famille et de ses médecins, et l’un de ses fils a été arrêté, notamment pour “haute trahison”, ont annoncé mercredi les militaires auteurs d’un coup d’État dans la matinée.

Le président Ali Bongo est gardé en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins”, selon un communiqué lu à la télévision d’État par les militaires du Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI). C’est le premier coup d’État militaire qui se déroule dans un pays d’Afrique centrale, après la série de putschs qui secoue le Sahel, à l’image du dernier en date au Niger.

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Une série d’arrestations ont également visé six autres hauts responsables du régime, tels le directeur de cabinet de Bongo et son directeur adjoint, des conseillers de la présidence ainsi que les numéros un et deux du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG). Une série d’arrestations ont visé six autres personnes.

Le chef de la garde présidentielle, le général Brice Oligui Nguema, a quant à lui été porté en triomphe par des centaines de militaires, selon des images diffusées par la télévision d’État.

Les réactions internationales à ce nouveau coup d’État dans un pays d’Afrique francophone n’ont pas tardé : la Chine a appelé à “garantir la sécurité d’Ali Bongo”. La Russie a fait part de sa “profonde préoccupation”.

Paris, pour sa part, s’est empressée de condamner le mouvement des militaires gabonais. “La France condamne le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon”, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, en indiquant que Paris “surveille avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation”.

La diplomatie française “réaffirme son souhait que le résultat de l’élection, lorsqu’il sera connu, puisse être respecté”, a ajouté Olivier Véran lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres.

Pour rappel, les autorités gabonaises venaient d’annoncer la réélection d’Ali Bongo avec 64,27 % des voix quand un groupe d’une douzaine de militaires est apparu sur les écrans de la chaîne de télévision Gabon 24 pour annoncer mettre “fin au régime en place”.

La Première ministre, Élisabeth Borne, avait dit dans la foulée que la France suivait “avec la plus grande attention” la situation, lors d’une réunion devant les ambassadrices et ambassadeurs de France réunis à Paris.

Ali Bongo avait été élu en 2009 après la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui avait dirigé le Gabon pendant plus de 41 ans.