La Chine, poids lourd économique du groupe, a clairement réitéré mardi à l’ouverture du sommet sa position en faveur d’un élargissement. Pékin veut “faire avancer la question de l’ouverture à de nouveaux membres”, a affirmé le ministre du Commerce Wang Wentao, dans un discours prononcé au nom du président Xi Jinping, présent au sommet.
L’Afrique du Sud et le Brésil sont sur la même ligne, tandis que Moscou, sous le coup de sanctions pour son invasion en Ukraine, a besoin d’alliés diplomatiques.
Reste l’Inde, autre locomotive économique du groupe, qui se méfie de son rival régional chinois. Le Premier ministre Narendra Modi n’a pas abordé le sujet de l’élargissement au premier jour de la rencontre.
Dans une litanie de chiffres et d’exemples, il s’est contenté d’exposer la rapidité de la croissance de son pays. Les BRICS produisent un quart de la richesse mondiale et les cinq membres rassemblent 42 % de la population du globe.
Une vingtaine de pays ont demandé leur adhésion et autant ont fait connaître leur désir d’entrer dans le bloc. Cuba, le Nigeria ou encore l’Iran sont candidats.
“Le monde change”, a souligné le président sud-africain Cyril Ramaphosa à l’ouverture de la session mercredi, réclamant “une réforme fondamentale de la gouvernance mondiale afin qu’elle soit plus représentative”.
Les BRICS ont unanimement réaffirmé au sommet leur position “non-alignée” et leur revendication d’un monde multipolaire, à un moment où les divisions ont été accentuées par l’invasion russe en Ukraine.
Un groupe hétérogène
Alliage composite de pays géographiquement éloignés et dotés d’économies à la croissance inégale, les pays membres ont pour socle commun leur volonté d’affirmer leur place dans le monde, en particulier au regard de l’influence des États-Unis et de l’Union européenne.
Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a déclaré en marge du sommet vouloir être sur “un pied d’égalité avec l’Union européenne, les États-Unis”.
Vladimir Poutine a pour sa part saisi l’occasion pour dénoncer à nouveau les “sanctions illégitimes et le gel illégal des avoirs” par les États-Unis.
Le chef d’État russe, sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crime de guerre en l’Ukraine, s’est exprimé au sommet dans un message vidéo enregistré. La Russie est représentée sur place par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Les États-Unis ont affirmé mardi ne pas voir dans les BRICS de futurs “rivaux géopolitiques” et compter maintenir “les solides relations” entretenues avec le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud.
Un des autres sujets de discussion des dirigeants des BRICS portera sur les moyens pour le bloc, qui représente 18 % des échanges commerciaux mondiaux, de s’affranchir du dollar. Les pays membres promeuvent l’utilisation de leur monnaie nationale dans les échanges commerciaux.
Environ 350 manifestants opposés à la Chine ont brandi dans la matinée des pancartes “Le peuple avant le profit”, près du centre de conférences hébergeant le sommet, réclamant l’arrêt de projets de construction financés par Pékin en Afrique.