Le gouvernement britannique examine la possibilité d’envoyer des migrants vers 5 pays africains, dont le Maroc

Le gouvernement britannique serait en train de réexaminer la possibilité d’envoyer des demandeurs d'asile arrivés clandestinement au Royaume-Uni vers cinq pays africains, dont le Maroc, en échange de milliers d'euros par migrant.

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Rishi Sunak, Premier ministre britannique depuis le 25 octobre 2022. Crédit: Ben Stansall / POOL / AFP

Selon The Independantle gouvernement britannique travaille d’arrache-pied pour envoyer des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni vers un territoire britannique d’outre-mer situé à 4000 miles de distance en cas d’échec du “plan Rwanda”. Ce plan a pour but de diriger automatiquement certains demandeurs d’asile vers un pays tiers jugé “sûr”, le Rwanda.

L’île de l’Ascension (qui fait partie du territoire britannique d’outre-mer de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha) serait l’un des territoires actuellement réévalués pour accueillir des demandeurs d’asile au cas où la politique rwandaise du gouvernement serait jugée illégale par la Cour suprême.

Toutefois, le gouvernement britannique serait également en négociation avec au moins cinq autres pays africains en vue de conclure un accord similaire de rapatriement à celui convenu avec le Rwanda. Il s’agit du Maroc, du Nigeria, du Ghana, de la Namibie et du Niger, qui fait actuellement l’objet d’un coup d’État, ajoute la même source.

Interrogée sur les discussions avec d’autres pays, Sarah Dines, chargée de la Protection au sein du gouvernement de la Grande-Bretagne, n’aurait pas nié les pourparlers avec ces pays africains, tout en restant évasive : “Je ne pense pas qu’il soit approprié de parler de pays spécifiques. Ce sont des arrangements délicats dans le cadre d’un processus de travail continu du gouvernement. Nous sommes encore en discussion avec de nombreuses personnes.”

“Aucun pays ne peut jouer seul sa propre partition”

Le 23 juillet, lors d’une Conférence internationale sur le développement et la migration à Rome, le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita avait mis en garde contre la sous-traitance de la gestion des migrations et l’externalisation des frontières. “Aucun pays ne peut jouer seul sa propre partition”, avait-il déclaré.

D’après lui, les pays de transit ne doivent pas être injustement singularisés. “Faire peser ce poids sur ces pays serait aux antipodes de la responsabilité partagée”, a-t-il pointé, notant que “la responsabilité partagée consiste aussi en des partenariats équilibrés, qui privilégient le traitement d’égal à égal, car l’Afrique n’est pas à la poursuite d’aides, elle est à la recherche de partenaires”.

Une position déjà formulée en 2020, lorsque le Maroc avait rejeté une demande de l’Union européenne de reprendre des ressortissants de pays tiers entrés sur le continent européen depuis le Royaume.

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