Le Niger, nouvel exemple d’une “tendance inquiétante” au Sahel pour Antonio Guterres

Le coup d’État au Niger est un nouvel exemple d’une “tendance inquiétante” au Sahel qui a vécu plusieurs “changements anticonstitutionnels” de gouvernements dans des pays déjà touchés par “l’extrémisme violent”, a déclaré jeudi le secrétaire général de l’ONU.

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Yassine Toumi / TelQuel

Nous voyons une tendance inquiétante dans la région du Sahel. Les changements anticonstitutionnels et successifs de gouvernement ont des effets terribles sur le développement et la vie des populations civiles”, a déploré Antonio Guterres devant la presse.

“C’est particulièrement criant dans les pays déjà touchés par les conflits, l’extrémisme violent, le terrorisme et les effets dévastateurs du changement climatique”, a-t-il ajouté.

Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, jusqu’alors allié des pays occidentaux, devient le troisième pays miné par les attaques de groupes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d’État depuis 2020.

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“Je suis très inquiet”, a insisté Antonio Guterres, estimant que le putsch au Niger constituait un nouvel événement qui “bénéficie seulement aux groupes terroristes” de la région, “de plus en plus dangereux”.

“Si vous regardez la région, vous avez une augmentation dramatique de l’activité terroriste au Mali, au Burkina Faso, au Niger, et s’approchant de plus en plus des côtes”, a-t-il noté. Sans oublier “des régimes militaires au Mali, au Burkina Faso, maintenant en fin de compte au Niger, une transition fragile au Tchad et une situation horrible au Soudan”.

“Nous voyons la ceinture au sud du Sahara devenir une zone problématique, avec des conséquences terribles sur les populations et la paix et la stabilité pour le continent africain et au-delà”, a-t-il insisté.

S’adressant directement aux putschistes qui séquestrent le président nigérien Mohamed Bazoum, il a d’autre part réclamé sa libération “immédiatement et sans condition”, condamnant “fermement cette attaque contre le gouvernement démocratiquement élu”.

“Je ne sais pas exactement où il est”, a noté le secrétaire général qui s’est entretenu avec le président mercredi après le coup d’État. “Il était détenu, il m’a dit qu’il allait bien, mais il m’a dit que la situation était très grave”.