Elon Musk rebaptise Twitter “X”

Elon Musk a de nouveau effectué un changement majeur concernant Twitter, qui a dit “adieu” lundi à son célèbre oiseau bleu pour devenir X, nouvelle étape du projet de super-application à tout faire que veut créer l'entrepreneur et qui suscite des réactions en demi-teinte.

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Dans les mois à venir, nous ajouterons des communications complètes et la possibilité de gérer l’ensemble de votre monde financier. Le nom Twitter n’a pas de sens dans ce contexte, nous devons donc dire adieu (adieu en français, ndlr) à l’oiseau”, a expliqué Elon Musk mardi dans un… tweet.

Si le logo X, noir et blanc, apparaît bien depuis lundi une fois connecté au site, son adresse reste, pour l’instant, Twitter.com. L’application mobile, elle, affiche toujours l’image du volatile lancée en 2006. Mais des lettres ont été retirées de l’enseigne du siège de l’entreprise à San Francisco, avait constaté une journaliste de l’AFP lundi.

Dès dimanche, Elon Musk avait changé sa photo de profil sur Twitter, la remplaçant par le nouveau logo X, qu’il avait décrit comme “minimaliste art déco”.

“Nous dirons bientôt adieu à la marque Twitter et, progressivement, à tous les oiseaux”, avait-il tweeté samedi, à la surprise générale. Interrogé par un internaute, Musk avait indiqué que les tweets seraient appelés des X après le changement de nom. Mardi, la plateforme publiait pourtant toujours des tweets et proposait son habituel bouton bleu pour “tweeter”.

X, tout un symbole

X est un symbole mathématique que l’entrepreneur affectionne particulièrement.

X.com était le nom et le site internet de la banque en ligne qu’il avait fondée en 1999 et qui est devenue plus tard le service de paiement en ligne PayPal.

Elon Musk a également repris ce symbole pour la compagnie aérospatiale SpaceX, la holding X Corp qui a acquis Twitter, la start-up xAI dédiée à l’intelligence artificielle (IA), dévoilée mi-juillet, et même pour le prénom d’un de ses enfants, un garçon baptisé X Æ A-12.

Ce changement d’identité survient dans une période délicate pour Twitter, dont les revenus publicitaires ont chuté de 50%, la plateforme étant désertée par de nombreux annonceurs échaudés par le remaniement brutal de Musk et des décisions jugées difficilement lisibles.

“Un nouveau départ”

Depuis le rachat de Twitter l’an dernier pour 44 milliards de dollars, Musk a régulièrement évoqué depuis son projet nébuleux de le transformer en application multi-facettes, avec des services financiers, comme WeChat en Chine.

“Fonctionnant par IA, X nous connectera d’une manière que nous commençons à peine à imaginer”, avait déclaré dimanche la nouvelle directrice générale de l’entreprise, Linda Yaccarino. “X est l’état futur de l’interactivité illimitée — centrée sur l’audio, la vidéo, la messagerie, les paiements/la banque — créant un marché mondial pour les idées, les biens, les services et les opportunités”, avait-elle ajouté.

“Il n’y a absolument aucune limite à cette transformation. X sera la plateforme qui pourra fournir, eh bien… tout”, avait poursuivi cette ancienne cadre de NBCUniversal, recrutée par Musk notamment pour tenter de rassurer les annonceurs.

Ce nouveau nom pourrait offrir “un nouveau départ” au réseau social, estime Vanitha Swaminathan, professeure de marketing à l’université de Pittsburgh. “Mais il faut que cela soit suivi de mesures spécifiques qui montrent qu’il se passe effectivement quelque chose”, souligne-t-elle.

“Une erreur marketing monumentale”

“Ce changement est une erreur marketing monumentale”, a critiqué, sur Twitter, l’entrepreneur Sam Kelly. “Twitter est une marque mondiale iconique, à la valeur immense. Toute une terminologie s’est créée autour d’elle”, comme le verbe tweeter, passé dans le langage courant, “ce qui ne peut pas être répliqué avec X”.

Simon Kemp, PDG du cabinet de conseil numérique Kepios, s’est dit sceptique quant à la capacité de Twitter à devenir une super-application, ce qui nécessiterait, au passage, des investissements massifs, alors que Musk s’est essentiellement concentré sur la réduction des coûts jusqu’ici. Toutefois, la plateforme pourrait devenir “un excellent agrégateur d’informations” mondiales et payantes, a-t-il estimé.

Le réseau social est confronté à une myriade d’applications concurrentes, dont le nouveau venu lancé par Meta, Threads, qui compte environ 117 millions d’utilisateurs, selon le cabinet spécialisé Quiver Quantitative.

Twitter réunissait, de son côté, un peu plus de 200 millions d’utilisateurs quotidiens, début juillet, selon la société spécialisée SensorTower.

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