Ce débat, organisé par le groupe A3 Media et modéré par Vicente Vallés et Ana Pastor, est le seul auquel Núñez Feijóo participera, ayant refusé de prendre part au débat de la RTVE auquel seront présents les candidats du PSOE, Pedro Sánchez, de VOX, Santiago Abascal, et de Sumar, Yolanda Díaz, mercredi 19 juillet.
Lors de ce face à face, Feijóo n’a pas manqué d’attaquer Sánchez et nombre de ses décisions, dénonçant une certaine opacité politique, notamment en ce qui concerne les relations entre Rabat et Madrid.
“Qu’avez-vous convenu avec le Maroc ?” a interrogé le leader du parti de droite, lorsque la modératrice, Ana Pastor lui a demandé s’il comptait maintenir ce qui a été convenu entre Sanchez et le Maroc. “Dites-nous, parce que sinon il est impossible de répondre, et c’est la politique de l’État”, a demandé Feijóo à Sánchez, avant d’ajouter : “Vous n’avez pas informé le Congrès des députés, vous n’avez pas demandé l’autorisation.” Des interrogations face auxquelles Sánchez s’est contenté de répondre qu’il s’était rendu aux Cortes Generales à cinq reprises.
Feijóo a alors appelé à un retour à “l’équilibre entre l’Algérie, le peuple sahraoui, le Maroc et l’Espagne”, décrivant les actions de Pedro Sanchez en matière de politique internationale comme “un ensemble d’inexactitudes”.
Revenant sur l’opacité de ses décisions, Feijóo a encore une fois attaqué le premier ministre espagnol, affirmant : “Il ne nous a rien dit sur son pacte avec le Maroc, si le Maroc a exigé qu’il limoge le ministre des Affaires étrangères (Arancha González Laya, ndlr) et il ne nous a rien dit sur la politique étrangère”, tout en l’accusant d’avoir “rompu l’équilibre de 30 ans entre le Maroc, le Sahara, l’Algérie, les Nations unies et l’Espagne”.
En réponse à cela, Sánchez, a insisté sur le fait que son gouvernement a “la même position sur le Maroc que ses alliés européens : l’Allemagne, la France, l’Italie, les États-Unis et au sein de l’ONU”. “Nous avons laissé derrière nous l’époque où l’Espagne parrainait des guerres illégales et injustes, comme celles menées par le président Aznar, que vous évoquez à maintes reprises”, a-t-il souligné.
Le leader de VOX est par ailleurs revenu sur l’affaire Pegasus, enchaînant les questions sur l’utilisation du spyware : “Que s’est-il passé avec Pegasus et votre téléphone portable, et quelles sont les informations dont ils disposent sur vous et l’Espagne ?”, allant même jusqu’à affirmer que l’affaire a été classée en raison d’un “manque de coopération” de Sánchez.
Une contre vérité évidente, considérant le fait que le juge de l’Audience nationale, José Luis Calama, a suspendu l’enquête sur l’infection présumée des téléphones portables du Premier ministre et de plusieurs ministres par le logiciel espion Pegasus en raison du manque “absolu” de coopération juridique de la part d’Israël, le pays qui a fabriqué le programme, et non du gouvernement espagnol, comme l’a déclaré Núñez Feijóo lors du débat.
Enfin, concernant la discussion sur le Sahara et le soutien de l’Espagne au plan d’autonomie marocain, Feijóo s’est engagé à ce que, s’il arrive à la Moncloa, il n’y ait pas de politique étrangère sans consultation préalable du chef de l’opposition. “Je respecterai un code de régénération institutionnelle. Il n’y aura pas de politique étrangère sans consultation du chef de l’opposition. Je n’adopterai pas de critères qui engagent mon pays sans demander l’autorisation du Congrès des députés. Ma politique étrangère sera exactement à l’opposé de la vôtre”, a-t-il précisé.
En ce début de juillet, Alberto Núñez Feijoo a affirmé, lors d’une interview accordée au média espagnol Telecinco que s’il remportait les élections législatives en Espagne, ses efforts “se concentreraient sur l’établissement d’une relation excellente, stable et transparente avec le Royaume du Maroc”. Une déclaration qui met à mal les espoirs du Polisario qui semblait avoir misé sur le PP pour tenter de faire évoluer les positions du prochain gouvernement espagnol sur le plan d’autonomie marocain, mais il reste à reste à savoir si le PP pourra réitérer le résultat des élections locales et surtout s’il dégagera une majorité confortable lors des élections du 23 juillet, permettant au parti d’appliquer sa politique étrangère comme il le souhaite.