Le poète syrien Adonis, Ali Ahmed Saïd de son vrai nom, considéré comme l’un des plus grands penseurs arabes, n’y croit pas et le fait savoir : une démocratie ne saurait exister dans le monde arabe. “Il n’y a pas de société civile dans le monde arabe, et les différentes affiliations, qu’elles soient religieuses, tribales ou claniques, restent la base de la politique et de la vie sociale”, a-t-il soutenu lors de la conférence d’ouverture de la 17e édition du festival Twiza, qui se tenait du 6 au 9 juillet à Tanger.
Partant de ce constat, le penseur estime que pour être démocrate, il faut avoir “un projet culturel dans le sens profond du terme”. Or, pour cela “il est nécessaire de se libérer de cette dualité autoritaire et religieuse qui détruit la vie arabe”.
Le poète a ajouté, lors de cette conférence placée sous le thème de “la nécessité d’un projet culturel alternatif, le déclin du rôle de la pensée, les causes et les conséquences”, que “la plus grande tragédie est que le problème ne réside pas dans les individus. Selon mon expérience de terrain, les individus arabes sont plus remarquables que n’importe qui d’autre dans le monde. Malgré cette richesse individuelle, nous sommes en retard”.