Violentes tensions à Sfax, en Tunisie, suite au meurtre d’un Tunisien par des migrants

Les tensions ont atteint un niveau dangereux dans la ville de Sfax, en Tunisie, cette semaine, suite à l'arrestation de trois migrants soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre d'un Tunisien. Des rapports font état de représailles contre les migrants irréguliers en provenance d'Afrique subsaharienne et de récits d'expulsions massives et d'agressions présumées par les forces de sécurité.

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Depuis les propos racistes de Kaïs Saïed, les migrants subsahariens en Tunisie font état d’une recrudescence des agressions les visant et se précipitent par dizaines vers leur ambassade pour être rapatriés. Crédit: Fethi Belaid / AFP

Selon le porte-parole du bureau du procureur de Sfax, les suspects du meurtre font l’objet d’une enquête pour meurtre intentionnel. De plus, 22 migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont été arrêtés et interrogés sur leur implication dans des crimes de la région.

Sfax est un point de départ majeur pour les migrants et les réfugiés qui cherchent à traverser la Méditerranée vers l’Europe. La ville accueille un afflux important de personnes, principalement originaires d’Afrique subsaharienne, qui cherchent à rejoindre l’Italie à bord de petites embarcations.

Après l’enterrement de la victime tunisienne, des habitants de la région ont manifesté leur colère en bloquant une route principale et en appelant à l’expulsion des migrants pour préserver la paix.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des Tunisiens à Sfax tentant de s’en prendre à des migrants et incendiant des bâtiments. D’autres vidéos montrent des migrants arrêtés et transférés en voiture de police pendant la nuit.

Les autorités tunisiennes ont mis certains migrants à l’abri pour les protéger des représailles, tandis que d’autres ont cherché refuge à la gare de Sfax pour fuir vers Tunis. Cependant, le sort de nombreux autres migrants reste incertain, certains affirmant avoir été emmenés sur une plage isolée près de la frontière libyenne.

Associated Press rapporte qu’un migrant originaire de la Côte d’Ivoire a témoigné avoir été arrêté avec 600 autres migrants dans une zone entre la mer Méditerranée et la frontière tuniso-libyenne. Il affirme avoir été transporté sur cette plage quelques jours avant le meurtre de la victime tunisienne. D’autres migrants ont également été forcés de quitter leurs maisons à Sfax.

La Tunisie fait face à une crise économique majeure, et plusieurs dirigeants européens ont récemment visité le pays pour demander son aide dans la lutte contre l’immigration irrégulière. Les autorités tunisiennes ont renforcé leurs mesures de contrôle, interceptant des milliers de migrants, tandis que d’autres ont réussi à atteindre les côtes européennes.

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