Les pays en développement ont besoin d’investissements dans les énergies renouvelables à hauteur d’environ 1.700 milliards de dollars par an, selon le rapport annuel sur l’investissement dans le monde de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Mais n’ont attiré que 544 milliards de dollars d’investissements directs étrangers dans les énergies propres en 2022.
Dix ans de retard
“Nous avons au moins une décennie de retard dans nos efforts pour lutter contre le réchauffement climatique. Investir dans les énergies renouvelables dans les pays en développement est donc essentiel”, souligne le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans le rapport.
Une grande partie de la croissance des investissements internationaux dans les énergies renouvelables, qui ont presque triplé depuis l’adoption de l’accord de Paris sur le climat en 2015, s’est concentrée dans les économies développées.
“Une augmentation significative des investissements dans les systèmes énergétiques durables dans les pays en développement est cruciale pour que le monde atteigne les objectifs climatiques d’ici 2030”, juge la secrétaire générale de la Cnuced, Rebeca Grynspan.
Le rapport propose un pacte définissant des actions allant des mécanismes de financement aux politiques d’investissement pour aider ces pays à attirer des investissements verts.
La Cnuced juge urgent d’alléger leur dette afin de leur offrir “une marge de manoeuvre budgétaire” leur permettant de réaliser les investissements nécessaires à la transition vers les énergies propres et d’attirer les investissements en abaissant la note de risque des pays.
Globalement, la croissance globale des investissements dans les énergies renouvelables s’est ralentie en 2022. Et les subventions accordées aux combustibles fossiles dans le monde se sont élevées à 1000 milliards de dollars en 2022, un niveau record, soit huit fois plus que les subventions accordées aux énergies renouvelables.
Les investissements directs étrangers mondiaux ont eux diminué de 12% en 2022, pour atteindre 1.300 milliards de dollars, après un fort rebond en 2021 faisant suite à la chute brutale induite par la pandémie de Covid-19 en 2020.
Ils ont chuté de 37% dans les pays développés, à 378 milliards de dollars, mais ont progressé de 4% vers les pays en développement, à 916 milliards.
Le ralentissement global — qui devrait se poursuivre cette année — est dû à des crises qui se chevauchent : la guerre en Ukraine, les prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie et les pressions exercées par la dette.
Les Etats-Unis ont capté le montant le plus élevé d’investissements directs étrangers l’an dernier, avant la Chine, Singapour, Hong Kong, le Brésil, l’Australie, le Canada, l’Inde, la Suède et la France.