« Je ne vois pas quelles raisons avancent ceux qui voudraient continuer cette initiative de la mer Noire », a indiqué le chef de la diplomatie russe, lors d’un briefing en ligne, jugeant que la partie de l’accord qui concerne les exportations des céréales ukrainiennes est devenue « commerciale depuis longtemps ».
Depuis le lancement de cette initiative, près de 32,5 millions de tonnes de céréales ont été exportées depuis l’Ukraine, a-t-il fait savoir, notant toutefois que les pays les plus pauvres n’ont reçu qu’une infime partie.
Les principaux destinataires sont l’Union européenne (près de 40%), la République populaire de Chine (24%), la Turquie (environ 10%), et un peu plus de 2,5% de ces céréales ont été exportées vers les pays les plus pauvres figurant sur la liste du Programme alimentaire mondial, a relevé M. Lavrov.
Initialement conclu en juillet 2022, l’accord céréalier a été prolongé en novembre, en mars et en mai.
La Russie a annoncé à maintes reprises son intention de se retirer de cet accord, pointant une mise en œuvre »déséquilibrée » ainsi que »l’absence de progrès concrets » concernant une série de conditions posées par Moscou.
L’initiative a été prorogée au forceps pour une durée de deux mois, le 17 mai dernier, à l’issue d’intenses négociations sans pour autant régler les principaux points d’achoppement liés à la partie russe de l’accord.
En avril dernier, Moscou avait, en effet, conditionné la prorogation de l’accord à la réalisation de progrès concernant cinq exigences, allant de la reconnexion de la banque russe spécialisée dans l’agriculture Rosselkhozbank à la reprise du fonctionnement du pipeline d’ammoniac Togliatti-Odessa.
Or, une portion de cette infrastructure de près de 2.400 km de long a été détruite le 5 juin près de Massioutovka, un petit village dans la région de Kharkiv (nord-est de l’Ukraine). Un acte dont Moscou et Kiev s’accusent d’en être responsables, mais qui risque d’avoir un « impact négatif » sur l’avenir de l’accord céréalier, selon le Kremlin.