La Russie ne voit aucune raison de prolonger l'accord céréalier

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a indiqué, vendredi, que la Russie ne voit aucune raison de prolonger l'initiative céréalière en mer Noire, un ensemble de deux accords parrainés par les Nations unies et la Turquie et conclus séparément avec Kiev et Moscou en juillet 2022.

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Cette photo publiée par le bureau de presse du ministère turc de la Défense le 3 août 2022 montre l'inspection d'un cargo transportant 26 000 tonnes de maïs en provenance d'Ukraine, au large des côtes nord-ouest d'Istanbul. Crédit: AFP

« Je ne vois pas quelles raisons avancent ceux qui voudraient continuer cette initiative de la mer Noire », a indiqué le chef de la diplomatie russe, lors d’un briefing en ligne, jugeant que la partie de l’accord qui concerne les exportations des céréales ukrainiennes est devenue « commerciale depuis longtemps ».

Depuis le lancement de cette initiative, près de 32,5 millions de tonnes de céréales ont été exportées depuis l’Ukraine, a-t-il fait savoir, notant toutefois que les pays les plus pauvres n’ont reçu qu’une infime partie.

Les principaux destinataires sont l’Union européenne (près de 40%), la République populaire de Chine (24%), la Turquie (environ 10%), et un peu plus de 2,5% de ces céréales ont été exportées vers les pays les plus pauvres figurant sur la liste du Programme alimentaire mondial, a relevé M. Lavrov.

Initialement conclu en juillet 2022, l’accord céréalier a été prolongé en novembre, en mars et en mai.

La Russie a annoncé à maintes reprises son intention de se retirer de cet accord, pointant une mise en œuvre  »déséquilibrée » ainsi que  »l’absence de progrès concrets » concernant une série de conditions posées par Moscou.

L’initiative a été prorogée au forceps pour une durée de deux mois, le 17 mai dernier, à l’issue d’intenses négociations sans pour autant régler les principaux points d’achoppement liés à la partie russe de l’accord.

En avril dernier, Moscou avait, en effet, conditionné la prorogation de l’accord à la réalisation de progrès concernant cinq exigences, allant de la reconnexion de la banque russe spécialisée dans l’agriculture Rosselkhozbank à la reprise du fonctionnement du pipeline d’ammoniac Togliatti-Odessa.

Or, une portion de cette infrastructure de près de 2.400 km de long a été détruite le 5 juin près de Massioutovka, un petit village dans la région de Kharkiv (nord-est de l’Ukraine). Un acte dont Moscou et Kiev s’accusent d’en être responsables, mais qui risque d’avoir un « impact négatif » sur l’avenir de l’accord céréalier, selon le Kremlin.

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