Passe d'armes entre le RNI et le PJD au Parlement

Une altercation verbale a éclaté, lundi 27 juin, entre le groupe parlementaire du Rassemblement national des indépendants (RNI) et le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) à la Chambre des représentants, en raison des accusations du parti de la colombe à l'encontre du parti de la lampe pour corruption morale.

Par

Rachid Tniouni / TelQuel

Le député Lahcen Saadi, président de la jeunesse du RNI, a accusé le PJD de « corruption morale » en réponse à une question posée par le groupe du PJD à la ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour. Cette dernière avait réagi à une question orale du groupe du PJD sur la régression du Maroc dans les indices de perception de la corruption.

La réaction de Saadi est intervenue après une intervention de la députée du PJD, Hind Bennani Rtel, qui a accusé le gouvernement d’être responsable de la régression du Maroc dans les indices de perception de la corruption, affirmant que les politiques des gouvernements précédents ont permis au Maroc d’atteindre le 35e rang en matière d’entrepreneuriat, « mais malheureusement, le classement du Maroc dans l’indice de perception de la corruption a baissé de sept places en un an ».

Elle a poursuivi en disant : « Le chef du gouvernement nous avait avertis à ce sujet lors des élections du 8 septembre », expliquant cette régression par « le ciblage de la démocratie lors des élections du 8 septembre par l’achat de consciences ».

La députée a mentionné le retrait du projet de loi pénale criminalisant l’enrichissement illicite, le retrait du projet de loi sur la propriété publique de l’État et le projet de loi sur les mines, ainsi que « la suspension de la stratégie de lutte contre la corruption et la fin de la mission de la cellule de lutte contre la corruption sous la présidence du gouvernement ».

« Le classement du Maroc est certainement en baisse en raison des conflits d’intérêts, de l’abus de pouvoir, tant au sein du gouvernement que des collectivités locales et des marchés publics. Le problème des billets de la Coupe du Monde et l’examen de la profession d’avocat en sont les preuves », a déclaré la députée.

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De son côté, Saadi a souligné dans sa réponse que l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption a confirmé que le Royaume du Maroc n’a pas amélioré son classement dans les indices de perception de la corruption au cours des deux dernières décennies.

Saadi a ajouté : « Ceux qui ont assumé la responsabilité ne peuvent pas aujourd’hui nous accuser (en référence au PJD) alors que nous avons été exposés devant la communauté internationale pendant 10 ans et que vous n’étiez pas à la hauteur, c’est ce que vous devez savoir ».

Pour sa part, le président du groupe parlementaire de la Justice et du Développement, Abdallah Bouanou, a souligné lors d’un point de l’ordre du jour la « violation » par Saadi de l’article 357 du règlement intérieur du Parlement, qui stipule que les discours des députés doivent s’adresser au gouvernement.

Bouanou a déclaré : « Qu’un député parlementaire s’adresse à d’autres groupes avec des insinuations ou des allusions évidentes, cela n’a pas sa place dans le travail politique », et a appelé à retirer tout ce qui est incompatible avec l’article 357 du règlement intérieur, « en particulier les références à un parti, un groupe ».

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