Le procureur du pôle spécialisé dans la « lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée a été saisi d’une plainte » de l’Etat contre les membres de la Minusma ayant enquêté sur les évènements survenus dans la petite ville de Moura (centre) entre le 27 et 31 mars 2022, a souligné la même source.
Ces membres sont présentés par le communiqué comme « tous co-auteurs ou complices du chef des crimes, entre autres, d’espionnage, d’atteinte au moral des armées de Terre ou de l’Air, de faux et usage de faux et d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat ».
Cette plainte fait suite à la publication, le 12 mai, d’un rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU, fondé sur une enquête de la division des droits de l’Homme de la Minusma. Il accuse l’armée malienne et des combattants « étrangers » d’avoir exécuté au moins 500 personnes à Moura lors d’une opération anti-terroriste.
Le gouvernement malien avait dénoncé un « rapport biaisé, reposant sur un récit fictif ». Il avait assuré qu’il n’y avait que des « terroristes » parmi les morts.
Les autorités maliennes avaient rapporté que la mission d’enquête onusienne avait utilisé des satellites à leur insu. Elles avaient annoncé l’ouverture d’une enquête pour espionnage et atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat contre la mission d’enquête.
La publication du rapport a exacerbé les tensions existantes entre la Minusma et le gouvernement malien. Ce dernier vient de demander le retrait de la mission, déployée dans le pays depuis 2013.