Dans sa réponse aux interventions des parlementaires lors d’une réunion de la Commission des secteurs productifs de la Chambre des représentants, mercredi 14 juin, Mezzour a déclaré que les rapports de Lahlimi parlaient depuis dix ans de l’absence de valeur ajoutée, de diversité et de faibles créations d’emplois, alors que la réalité disait le contraire : « Il y a des exportations et des emplois déclarés à la sécurité sociale ».

Le responsable gouvernemental a dévalorisé les rapports de Lahlimi en disant : « Pendant 10 ans, il ne fait que dire ce qu’il veut, sans aucun impact« , ajoutant que les rapports de cette institution constitutionnelle indépendante chargée d’évaluer les politiques publiques « ne nous donnent aucun effet sur le terrain, et si nous les suivons, nous arrêterons tout ».

Il a ajouté que « cet instrument (le HCP) ne nous fournit pas ce dont nous avons besoin pour gérer ce secteur, peut-être qu’il utilise d’autres critères, et ici nous devons entrer en discussion avec lui. Nous ne voulons pas avoir une institution qui fait l’évaluation selon ses propres critères ».

Pour comprendre la « brouille » entre le ministère de l’Industrie et le HCP, il faut revenir à septembre 2022 la publication par le département de Ryad Mezzour de chiffres (septembre 2022), portant sur le nombre de projets éligibles à l’import-substitution qui a atteint 1179 et capté 68 milliards de dirhams de chiffre d’affaires, avec la bagatelle de 73 milliards de dirhams de revenus prévus à l’export. Objectif : créer 300.000 emplois adossés à 1500 projets en cours de réalisation.

Des chiffres contredits par le Haut-commissariat au plan (HCP) qui annonce pour sa part, à peine 2000 créations d’emplois (hors artisanat) en 2022, et 28.000 emplois créés entre les mois de mars 2022 et 2023. Au-delà de la bataille des chiffres, l’objectif de Ryad Mezzour est de remettre en fin de mandat (2026) un bulletin orné de 400.000 postes nets générés.