Arabie saoudite-Israël : la normalisation conditionnée par des concessions sur le dossier palestinien

La normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël, qui semblait assez délicate mais réalisable il y a quelques jours, présente de plus en plus de complications.

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Une photo fournie par l'Agence de presse saoudienne (SPA) montre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (à droite) qui rencontre le conseiller principal de la Maison Blanche, Jared Kushner, dans la région nord-ouest de l'Arabie saoudite, à Neom, le 1er septembre 2020. Crédit: AFP

Après des premières révélations d’Al-Monitor, qui faisait savoir, mardi 16 mai, qu’une normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël n’était “pas impossible”, mais qu’elle dépendrait d’une médiation américaine, selon les déclarations d’un officiel de l’État hébreu, le même média spécialisé dans le traitement d’affaires du Moyen-Orient fait cette fois intervenir un haut fonctionnaire américain qui laisse clairement entendre que le “désir (d’une normalisation, ndlr) existe” et que les difficultés qu’ont connues les gouvernements saoudien et américain auraient déjà été surmontées.

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Selon l’officiel israélien anonyme précédemment cité par Al-Monitor, “les Saoudiens demandent un réel apport de la part des États-Unis. Ils sont capables de franchir le pas, tant qu’ils y trouvent leur compte”. La même source précisait dans ce sens que les Saoudiens “souhaitent des contrats pour l’achat d’armements sophistiqués. En fait, ils demandent à avoir le même statut qu’Israël en ce qui concerne l’accès à l’armement américain”.

“Riyad ne se contentera pas de gestes symboliques, mais de gestes concrets tels que la reprise du processus de paix, peut-être même le gel des colonies, des engagements réels sur le Mont du Temple…”

Un officiel de l’État hébreu

Pressenti pour devenir un interlocuteur officiel de l’administration sur les accords d’Abraham, l’ex-ambassadeur des États-Unis en Israël et spécialiste de la région Dan Shapiro est, selon une source diplomatique israélienne, le candidat idéal. “Il faudra au moins six mois pour que l’administration choisisse un nouvel ambassadeur et passe par les procédures d’audition et de nomination à Washington, et Shapiro pourra alors être un remplaçant valable, surtout si nous parlons de contacts historiquement importants, tels que les efforts pour faire la paix entre Israël et l’Arabie saoudite”, a indiqué la même source.

Cette normalisation, bénéfique pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou car elle assurerait son maintien à la tête de l’État hébreu, semble toutefois compromise pas les conditions qu’aurait imposé l’Arabie saoudite, dont l’accès à une position d’égal à égal d’un point de vue militaire, la mise en place d’une alliance en termes de défense, ainsi que l’application de concessions claires à l’égard de la cause palestinienne.

“Il s’agira d’une demande claire de la part de Riyad. Ils ne se contenteront pas de gestes symboliques, mais de gestes concrets tels que la reprise du processus de paix, peut-être même le gel des colonies, des engagements réels sur le Mont du Temple, et bien d’autres choses encore. Il n’est pas certain que Netanyahou soit capable de les fournir”, a conclu la source israélienne citée par Al Monitor sous couvert d’anonymat.