Dans un entretien avec nos confrères de Hespress, Ahmed Rahhou a affirmé que le Conseil de la concurrence disposait d’une “liste prioritaire des entreprises concernées par ces pratiques, comprenant de 20 à 30 entreprises”. Il a ajouté que le Conseil “les contactera afin de renoncer à imposer cette augmentation de coût aux consommateurs”.
“Nous sommes confrontés à des dizaines de millions de dirhams qui sont prélevés mensuellement des poches des consommateurs sans justification économique”
Rahhou a signalé que les services en ligne étaient initialement “peu coûteux et n’avaient aucun impact sur les citoyens, mais maintenant, bien que les montants individuels soient faibles, entre 3 et 5 dirhams, le nombre de factures s’élève à des millions chaque mois”. Il a poursuivi : “Nous sommes confrontés à des dizaines de millions de dirhams qui sont prélevés mensuellement des poches des consommateurs sans justification économique.”
Rahhou a souligné que le but de la mise en garde émise par le Conseil était de “mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles”, considérant que le problème “n’est pas de sanctionner ces entreprises, mais de les avertir et de leur accorder le temps nécessaire pour mettre fin à ces pratiques”.
Le président du Conseil de la concurrence n’en est pas resté là et a ajouté : “Si la période que nous considérons comme suffisante passe et que ces entreprises ne répondent pas à la demande du Conseil, nous procéderons à l’ouverture d’enquêtes pouvant être suivies de sanctions financières conformément à la loi.”
Rappelons que le Conseil de la concurrence a émis, ce mercredi 17 mai, une mise en garde à l’égard des entreprises qui utilisent des services de paiement en ligne pour leurs factures, en faisant supporter à leurs clients les frais supplémentaires liés à ce service. Cette pratique est qualifiée d’“abusive” par le Conseil, car elle peut fausser la concurrence sur les marchés concernés.
Selon un communiqué du Conseil de la concurrence, “certaines entreprises opérant dans différents secteurs d’activités économiques et recourant au service de paiement en ligne de leurs factures via internet, font supporter la charge de ce service à leurs clients en sus de la facture à payer, alors qu’elles en tirent pleinement profit en réduisant significativement leurs coûts d’exploitation et d’investissement liés au recouvrement de ces factures”.
Selon la même source, “cette pratique est non justifiée économiquement, abusive et pourrait fausser le jeu libre de la concurrence sur les marchés concernés en procurant des avantages indus à certains opérateurs, leur permettant de renforcer leurs positions sur lesdits marchés, et ce au détriment des consommateurs”.