Ce que l’on sait sur l’affaire d’exploitation sexuelle et traite d’êtres humains impliquant un ex-ambassadeur

Détenu à la prison Al Arjat 2 de Salé, l’ancien diplomate de 80 ans est poursuivi pour “traite des êtres humains”, “détournement de mineurs”, “abus sexuels sur mineurs” et “enregistrements vidéo compromettants”.

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La prison de Kénitra, le 31 août 2021. Crédit: Fadel Senna / AFP

L’affaire éclate au cours du mois d’avril : le diplomate dépose plainte pour le vol de son téléphone, mais lorsque la police de Rabat localise l’appareil et la jeune fille qui l’a volé, cette dernière révèle aux autorités qu’elle est victime d’exploitation sexuelle de la part de l’ex-ambassadeur, qui l’aurait violée à son domicile.

Dans les fichiers contenus dans le téléphone, les policiers découvrent des vidéos à caractère sexuel mettant en scène l’ancien diplomate avec des jeunes filles, dont certaines seraient des lycéennes mineures. L’ancien ambassadeur est soupçonné d’avoir exploité sexuellement de jeunes mineures et de les avoir forcées à se prostituer en échange d’argent, tout en les photographiant.

Indignation

“Nous sommes révoltés que des jeunes filles aient pu être victimes de traite d’êtres humains, parce que c’est bien de cela dont il s’agit”, s’indigne auprès de TelQuel Najat Anwar, présidente de l’ONG Touche pas à mon enfant. “Nous allons suivre cette affaire de près pour que les faits soient punis avec sévérité.”

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L’ONG a d’ailleurs réagi en publiant un communiqué précisant que l’organisation suit de près l’affaire depuis plusieurs jours. L’association condamne “fermement” ces actes d’exploitation et de prostitution impliquant des mineures et appelle les autorités à mener une enquête approfondie sur cette affaire, en particulier “sur la provenance des images, et sur d’éventuels complices”.

L’organisation insiste par ailleurs sur la nécessité de punir l’ancien ambassadeur avec la plus grande sévérité, sans chercher à alléger sa peine en raison de son statut diplomatique. Selon l’ONG, ces actes sont une insulte à la dignité des enfants et à la réputation du Maroc. Elle appelle donc à une vigilance accrue de la part de tous les acteurs impliqués dans la protection de l’enfance, et demande que des mesures soient prises pour que de tels actes ne se reproduisent plus.