Lors de sa comparution en séance plénière de la Chambre des représentants, Aziz Akhannouch a tenu à rappeler que le gouvernement était conscient des menaces qui pèsent sur les systèmes alimentaires mondiaux, en raison des tensions géostratégiques, des conflits régionaux, des répercussions de la pandémie, ainsi que de l’effondrement des activités économiques et des déséquilibres des chaînes de valeur mondiales, et prenait ces défis au sérieux, travaillant pour garantir la sécurité alimentaire du pays.
Le chef du gouvernement a imputé la hausse continue des prix de la consommation aux restrictions à l’exportation d’huiles, de blé et de sucre imposés par certains pays, un phénomène lié à l’expansion de l’inflation alimentaire. Ce dernier a défendu au passage la politique agricole de son gouvernement : “Le Maroc a mis en place un modèle agricole innovant doté d’options stratégiques à long terme pour le développement de la production vivrière.”
Le chef du gouvernement n’a pas manqué de défendre le Plan Maroc vert (PMV), qu’il a piloté durant son long passage au ministère de l’Agriculture : “Le Plan Maroc vert, lancé par le Roi Mohammed VI en 2008, était une vision royale pour répondre aux grands enjeux du secteur agricole et un programme ambitieux pour faire de ce secteur un moteur essentiel pour le développement social et économique du pays, en particulier dans les zones rurales.”
Durant son allocution, Akhannouch a également soutenu devant les parlementaires que plus de 10 ans après le lancement du PMV, “les réalisations ont atteint l’ambition initiale et ont permis d’atteindre les objectifs escomptés, en particulier assurer la sécurité alimentaire des Marocains”.
Et d’ajouter que “ce plan avait réussi à exploiter pleinement le potentiel agricole du Maroc, permettant ainsi de doubler le produit intérieur brut et les exportations, créant ainsi plus de 50 millions d’emplois supplémentaires et augmentant le taux d’emploi à 75 % en milieu rural, contribuant ainsi à améliorer de 66 % le revenu agricole moyen dans les zones rurales”. Un plan dont la réalisation a nécessité la mobilisation d’une enveloppe budgétaire estimée à environ 160 milliards de dirhams, dont plus de 60 % proviennent d’investissements privés.
Face aux critiques essuyées par le PMV, le chef du gouvernement a tenu à rappeler que la feuille de route ne se limitait pas à augmenter la production agricole et par ricochet les exportations, mais à assurer la durabilité des filières de production. “Le plan a pris un ensemble de mesures, notamment quadrupler les superficies irriguées au goutte-à-goutte, planter plus de 590.000 hectares d’arbres fruitiers, réduire les maladies végétales et animales, renforcer la surveillance du cheptel national et élaborer des stratégies spéciales pour les zones fragiles”, a-t-il rappelé devant la Chambre des représentants.
Par ailleurs, Aziz Akhannouch a soutenu que la construction d’un édifice institutionnel solide était au cœur de l’expérience gouvernementale. Selon lui, répondre aux attentes immédiates est essentiel, mais cela nécessite une approche axée sur les secteurs prioritaires pour renforcer la résilience face aux crises. Il a également souligné l’importance de mobiliser tous les efforts pour faire des ateliers sociaux de l’État un succès, garantissant ainsi la justice sociale.
Akhannouch a également exprimé sa conviction que l’accession du Maroc à la dignité et à la cohésion sociale était possible grâce à la volonté des citoyens marocains empreints d’un haut esprit patriotique. Enfin, il a souligné que le modèle de réforme marocain était une référence à suivre au niveau régional et international.