Je suis candidat à ma réélection”, a dit le président américain dans un message vidéo publié sur Twitter, s’ouvrant sur des images de l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. “Finissons le travail”, a déclaré Biden, en insistant sur le combat, toujours en cours selon lui, pour la liberté et la démocratie.
Le principal handicap du démocrate, dont la cote de popularité reste médiocre, est son âge. Jamais encore les Américains n’avaient élu un président aussi âgé, jamais non plus un candidat ne leur avait demandé de lui laisser les clés de la Maison Blanche jusqu’à ses 86 ans.
Sur tous les fronts
Le président s’est soumis, en novembre 2021 puis en février 2023, à des bilans de santé qui ont conclu qu’il était “en bonne santé”. Joe Biden affiche certes une endurance peu commune, jonglant entre crises internationales et grandes réformes. Son déplacement à Kiev, une initiative inouïe pour le chef d’État entouré du plus strict dispositif de sécurité du monde, a rappelé de manière spectaculaire son rôle d’architecte de la riposte occidentale après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Et il n’a de cesse de rappeler les très ambitieuses réformes adoptées à son initiative pour réindustrialiser l’Amérique, attirer les technologies de pointe, accélérer la transition énergétique, rénover les infrastructures et “donner un peu d’air”, comme il le dit souvent, à la classe moyenne.
Reste que dans un pays où l’image est tout, où un candidat se doit de déborder de vitalité, le président ne peut cacher son âge. Son allure est plus précautionneuse, son élocution parfois brouillonne et il a des moments de confusion dont l’opposition républicaine s’empare pour mettre en doute son acuité mentale. “Biden est tellement déconnecté de la réalité qu’il pense mériter quatre ans de plus au pouvoir alors qu’il ne fait que créer des crises”, a dénoncé mardi matin la cheffe de l’opposition républicaine, Ronna McDaniel.
Mais Joe Biden a bien noté que, selon les sondages, la candidature de son prédécesseur Donald Trump, 76 ans et officiellement en course depuis novembre dernier, n’enthousiasme pas plus que la sienne. Le démocrate estime donc que s’il a battu une fois son prédécesseur républicain, figure clivante par excellence, il peut y arriver à nouveau en mettant en avant sa personnalité bonhomme et son programme rassembleur.
Joe Biden compte aussi sur son bilan et sur la santé florissante de l’économie et de l’emploi. Rien de tout cela n’impressionne beaucoup les ménages américains, qui se débattent avec une forte poussée d’inflation. L’équipe de Biden parie pourtant que dans moins de deux ans, les routes rénovées, les médicaments moins chers, les ouvertures d’usine seront portés au crédit du candidat démocrate.
Une candidature sous le signe du social
Joe Biden, qui avait fait campagne en 2020 pour “sauver l’âme de l’Amérique”, devrait cette fois insister davantage sur la dimension sociale et économique de son projet. Depuis le début de l’année, il martèle sa volonté de rendre sa “dignité” à l’Amérique populaire “oubliée”, perturbée par la mondialisation, que Donald Trump a su en partie séduire.
Reste une grande inconnue : quelles seraient les chances de Joe Biden s’il faisait face en novembre 2024 à un ou une adversaire plus jeune ? Le nom du gouverneur de Floride Ron DeSantis, figure de la droite dure et âgé de 44 ans, circule beaucoup. Mais il ne s’est pour l’heure pas déclaré.
Moins connue, la républicaine Nikki Haley, déjà en campagne, appelle à faire émerger une “nouvelle génération”. Elle réclame notamment des tests de capacités intellectuelles pour tous les responsables politiques de plus de 75 ans.