Ce nombre n’inclut pas tous les morts, de nombreuses personnes n’ayant pu se rendre à l’hôpital en raison de difficultés de déplacement, précise la même source.
Depuis samedi, les combats à l’arme lourde n’ont pas cessé et l’armée de l’air vise régulièrement, même en plein Khartoum, les QG des Forces de soutien rapide (FSR), d’ex-miliciens de la guerre dans la région du Darfour devenus les supplétifs officiels de l’armée.
Au moins deux hôpitaux de la capitale ont été évacués “alors que roquettes et balles criblaient leurs murs”, ont annoncé des médecins qui disent n’avoir plus de poches de sang ni d’équipements pour soigner les blessés.
Le conflit était latent depuis des semaines entre le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays, et son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des Forces de soutien rapide (FSR), qui avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors du putsch d’octobre 2021.
Alors qu’aucune trêve ne se dessine, médecins et humanitaires tirent la sonnette d’alarme : en temps normal déjà, au Soudan, les foyers ne sont alimentés en électricité que quelques heures par jour. Dans certains quartiers de Khartoum, elle est totalement coupée depuis samedi, comme l’eau courante. Des médecins ont annoncé des coupures d’électricité dans des salles d’opération.
Alors que plus du tiers des 45 millions de Soudanais avaient besoin d’aide humanitaire avant la récente flambée de violence, le Programme alimentaire mondial (PAM) a suspendu dimanche son aide après la mort de trois de ses employés, tués dans des combats au Darfour (ouest).
L’ONU, qui avait proposé dimanche une trêve humanitaire de quelques heures, s’est dite “extrêmement déçue” que les belligérants ne l’aient pas respectée, et a dénoncé “une intensification des combats” lundi matin.
Après la Ligue arabe et l’Union africaine, les États-Unis et le Royaume-Uni ont appelé ce lundi 17 avril à la “cessation immédiate” des violences. “C’est la première fois de l’histoire du Soudan depuis l’indépendance (en 1956) qu’il y a un tel niveau de violence dans le centre, à Khartoum”, assure à des médias internationaux Kholood Khair, fondatrice du centre de recherche Confluence Advisory à Khartoum.
(avec MAP)