France : le journaliste de BFM TV Rachid M’Barki auditionné par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale

Entendu ce mercredi 22 mars devant la commission d’enquête parlementaire relative aux ingérences politiques, le désormais ex-présentateur de BFM TV a répondu aux accusations portant sur ses JT, revenant également sur son emploi du terme “Sahara marocain”.

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Le journaliste et présentateur Rachid M'Barki, mis en retrait par la chaine d'information BFM TV. Crédit: DR

Une convocation qui intervient après son licenciement de BFM TV pour “faute grave”, et la première prise de parole de l’ancienne vedette de la chaîne d’info en continu sur les accusations d’ingérence étrangère dans le Journal de la nuit, qu’il présentait depuis 2014. En cause, douze séquences en deux ans, diffusées en dehors des circuits de validation, dont notamment certains sujets jugés favorables au Maroc.

MBarki assure navoir jamais touché d’argent 

L’affaire éclate le 2 février, lorsque le site d’information Politico publie un article évoquant des séquences du Journal de la nuit donnant des informations erronées ou orientées, au service de puissances étrangères. Des accusations reprises plus tard par l’enquête de “Story Killers” en partenariat avec le collectif Forbidden Stories, qui pointait du doigt le lien entre Rachid M’Barki et la cellule israélienne de désinformation Team Jorge, qui lui aurait fourni des informations biaisées pour le compte de ses clients.

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Lors de son audition, l’ex-présentateur a d’ailleurs dénoncé les méthodes de Story Killers, et notamment de son confrère de Radio France Frédéric Métézeau, membre du collectif : “Brandir la tête d’un présentateur de JT, d’une grande chaîne et dont le nom et le visage sont un peu connus des Français (permet de) créer une affaire. On sait que son histoire va être reprise partout et par tout le monde. L’enquête Forbidden Stories devient l’affaire M’Barki. Monsieur Métézeau l’a immédiatement compris, il n’a ensuite eu de cesse de donner de la substance à ce qui s’avère être une fable, en tout cas en ce qui concerne ma prétendue implication”, a-t-il déclaré devant les députés membres de la commission d’enquête parlementaire.

Rachid M’Barki a néanmoins reconnu fréquenter Jean-Pierre Duthillon, lobbyiste et supposé intermédiaire de la Team Jorge, précisant toutefois ne jamais avoir touché d’argent pour diffuser les images qui lui étaient transmises, “ou quelque autre avantage que ce soit”.

“Concernant le Maroc, on a même prétendu que j’avais été payé (…) ce qui est une absurdité totale, je n’ai jamais reçu un seul centime (du Maroc, ndlr) pour dire quoi que ce soit”, a répondu Rachid M’Barki, ajoutant que le sujet évoqué était une “actualité”.

“Sahara marocain”

Parmi les séquences reprochées à l’ex-présentateur de BFM figure notamment un reportage sur l’organisation d’un forum économique Maroc-Espagne à Dakhla lors duquel Rachid M’Barki a employé le terme “Sahara marocain”, une “sémantique” relevée par la rapporteuse LR Constance Le Grip.

“Le Maroc est un grand pays souverain, il n’a besoin de personne pour défendre ses intérêts”

Rachid M’Barki

“J’ai dit que ce forum entre le Maroc et l’Espagne avait été rendu possible grâce au réchauffement des relations entre les deux pays, rappelant qu’il y avait une rupture diplomatique et que même les frontières avaient été fermées. Donc ‘le réchauffement entre les deux pays, depuis que l’Espagne avait reconnu le Sahara marocain’. Voilà ma phrase exacte”, a-t-il ajouté.

Rappelant que sa double nationalité franco-marocaine n’avait jamais été évoquée avant l’affaire, Rachid M’Barki a précisé que pour lui, “le Maroc est un grand pays souverain, il n’a besoin de personne pour défendre ses intérêts”.

L’audience de la commission d’enquête a été conclue par une dernière intervention du journaliste qui, visiblement ému, a dénoncé le “lynchage médiatique” qui a mis fin à sa carrière et les répercussions de l’affaire sur son entourage.