La réforme du Code de la famille en débat à Rabat

Un atelier scientifique sur les problématiques et attentes de la réforme du Code de la Famille a été organisé, le 1er mars à Rabat, à l’initiative de la Faculté des sciences de l’éducation, en partenariat avec l’association Carrefour de la famille marocaine.

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Le 12 mars 2000, des milliers de manifestants envahissent les rues de Rabat et Casablanca : les uns sont pour la réforme de la Moudawana, les 
autres sont contre. Crédit: Joëlle Vassort / AFP

Les participants à cette rencontre ont convenu de la nécessité d’amender et de réformer les dispositions du Code de la famille à la lumière de la Constitution de 2011, des accords internationaux et des évolutions économiques, sociales et culturelles afin de bâtir une famille équilibrée, fondée sur les principes d’égalité, de justice, d’équité et de responsabilité partagée entre les conjoints.

À cette occasion, le doyen de la Faculté des sciences de l’éducation, Abdellatif Kidai, a indiqué que l’organisation de cette rencontre intervenait dans un contexte national marqué par une dynamique sociale et un accord de la société civile sur la nécessité de réformer le Code de la famille.

Et de réaffirmer que cette réforme est une question d’actualité au regard des évolutions sociétales et du rôle fondamental de la famille dans la société, estimant que la famille est une institution sociale sur laquelle se base la constitution du capital immatériel au sein de n’importe quel pays.

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Toutefois, le doyen a pointé du doigt l’absence de recherches sociales de terrain dans le domaine de la famille, soulignant que l’adoption d’une approche sociologique sur cette question contribuera à l’émergence de résultats réalistes.

De son côté, la secrétaire générale de l’association Carrefour de la famille marocaine, Khadija Yamlahi, a relevé que les participants à cet atelier scientifique allaient formuler des recommandations en relation avec les problématiques liées à l’application du Code de la famille depuis 2004.

Selon elle, la promulgation du Code de la famille a constitué une réalisation avancée en matière de droits humains et un événement historique et politique basé sur l’égalité en matière de dignité entre les membres de la famille, la responsabilité conjointe des époux et l’intérêt supérieur de l’enfant.

À son tour, Aïcha Oulahyane, de l’Union d’action féminine, a souligné la nécessité d’amender le Code de la famille en vue de le mettre en conformité avec la Constitution de 2011 et les accords internationaux, soulignant que le Code de la famille a constitué l’une des réformes les plus importantes réalisées au Maroc depuis l’indépendance.

Pour Aïcha Oulahyane, les mutations socio-économiques et culturelles que connaît actuellement le Maroc requièrent une modification du Code de la famille afin de l’adapter aux profondes transformations qui s’opèrent dans la structure de la famille marocaine.

Cette rencontre, organisée dans le cadre des activités célébrant le 40e anniversaire de la fondation de la Faculté des sciences de l’éducation, a été marquée par la participation de militants des droits de l’Homme, d’universitaires, d’avocats et d’associations en vue d’enrichir le débat public sur la question du Code de la famille et la nécessité de son adéquation à la Constitution de 2011 et les accords internationaux ratifiés par le Maroc. L’objectif est de promouvoir les droits de toutes les composantes de la société et améliorer les relations familiales.

(avec MAP)