En raison de l’effet dévastateur des secousses et du mauvais temps, nous n’avons pas pu travailler de la manière que nous voulions à Adiyaman pendant les premiers jours. Je demande pardon pour cela”, a déclaré le chef de l’État turc. Erdogan s’exprimait depuis la ville d’Adiyaman, trois semaines après le tremblement de terre qui a fait plus de 44.000 morts en Turquie et a également touché la Syrie voisine.
Le président turc, au pouvoir depuis vingt ans et qui souhaite se maintenir à son poste lors des élections prévues le 14 mai, a essuyé de vives critiques de la part de rescapés reprochant à l’État la lenteur des secours. Quatre jours après la catastrophe, Erdogan avait esquissé une forme de mea culpa, déjà à Adiyaman, sans toutefois demander pardon.
“Les destructions ont affecté tellement d’immeubles (…) que, malheureusement, nous n’avons pas pu conduire nos interventions aussi vite qu’espéré”, avait-il alors déclaré. Il avait également reconnu des “lacunes” dans la réponse apportée au séisme, ajoutant qu’il est “impossible d’être préparé à un désastre pareil”.
Dans cette province et celle d’Hatay, également très touchée, des rescapés avaient manifesté leur colère auprès de l’AFP quelques jours après la catastrophe naturelle.
L’un d’eux, Mehmet Yildirim, avait assuré le 10 février n’avoir vu “personne”, “pas d’État, pas de police, pas de soldats” avant “14 h le deuxième jour du séisme”, soit 34 heures après la première secousse. Il avait accusé les autorités d’avoir laissé la population “livrée à elle-même” dans la province d’Adiyaman.
Ce week-end, ce sont des supporteurs de foot de clubs stambouliotes qui ont également crié leur mécontentement dans les stades, appelant à la démission du gouvernement.
Lundi, le président turc a promis la construction de près de 50.000 nouveaux logements dans cette province d’Adiyaman sur un total de 309.000 qui doivent sortir de terre dans les onze provinces affectées par le séisme.