2023 sera “une autre année difficile pour l’économie mondiale” selon le FMI

L’économie mondiale devrait ralentir cette année avant de rebondir en 2024, a déclaré un haut responsable du Fonds monétaire international (FMI), citant comme facteurs la réouverture soudaine de la Chine après la fin de sa politique de “zéro Covid”, et un hiver doux, en Europe.

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La présidente du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva. Crédit: Eric Baradat / AFP

Notre dernière mise à jour WEO montre que 2023 sera une autre année difficile pour l’économie mondiale”, a déclaré Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, mardi sur son compte Twitter.

En effet, selon le FMI, la croissance mondiale devrait passer d’environ 3,4 % en 2022 à 2,9 % en 2023, puis remonter à 3,1 % en 2024, indique l’institution dans un communiqué. Il s’agit d’un léger ajustement, de 0,2 point de pourcentage, par rapport à ses prévisions des Perspectives de l’économie mondiale d’octobre.

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La hausse des taux des banques centrales pour lutter contre l’inflation et la guerre de la Russie en Ukraine continuent de peser sur l’activité économique. La propagation rapide du Covid-19 en Chine a freiné la croissance en 2022, mais la récente réouverture a ouvert la voie à une reprise plus rapide que prévu. L’inflation mondiale devrait passer de 8,8 % en 2022 à 6,6 % en 2023 et 4,3 % en 2024, toujours au-dessus des niveaux d’avant la pandémie (2017-2019) d’environ 3,5 %.

“La croissance restera faible par rapport aux normes historiques, car la lutte contre l’inflation et la guerre de la Russie en Ukraine pèsent sur l’activité”, a déclaré Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du Fonds monétaire international, dans des projections publiées lundi.

Il a ajouté que ces perspectives “pourraient représenter un tournant, avec un creux de croissance et une baisse de l’inflation”.

Pour M. Pierre-Olivier, “l’inflation globale a déjà culminé dans la plupart des endroits, mais l’inflation sous-jacente a été révisée à la hausse et même d’ici 2024, elle restera supérieure aux niveaux d’avant la pandémie dans plus de 80 % des pays.” 

Toujours selon le communiqué, avec des conditions monétaires plus strictes et une croissance plus faible pouvant affecter la stabilité financière et la stabilité de la dette, il est nécessaire de déployer des “outils macroprudentiels” et de renforcer les cadres de restructuration de la dette.

L’accélération des vaccinations contre le Covid-19 en Chine préserverait la reprise, avec des retombées transfrontalières positives. Le soutien budgétaire devrait être mieux ciblé sur les personnes les plus touchées par la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, et les mesures d’allégement budgétaire à large assise devraient être supprimées, préconise le FMI.

Une coopération multilatérale renforcée est essentielle pour préserver les gains du système multilatéral fondé sur des règles et pour atténuer le changement climatique en limitant les émissions et en augmentant les investissements verts, conclut la même source.