L’Iran frappé par une attaque de drones sur un site militaire

L’Iran a affirmé, dimanche 29 janvier, avoir repoussé une attaque menée dans la nuit par des drones sur un site militaire, dans un contexte de tensions liées au dossier nucléaire et à la guerre en Ukraine.

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L'Iran a déclaré qu'une attaque nocturne par drone a visé un site du ministère de la défense, à un moment où les tensions sont fortes concernant son programme nucléaire et la guerre de la Russie en Ukraine. Crédit: AFP

Dans la nuit, le ministère de la Défense avait annoncé l’échec d’une attaque menée “en utilisant des micro-drones sur l’un des complexes” du ministère à Ispahan, grande ville du centre.

Cette attaque, qui s’est produite samedi vers 23 h 30 (20 h GMT), n’a pas fait de victime, mais uniquement “des dégâts mineurs à la toiture” d’un bâtiment et “n’a pas provoqué de perturbation dans le fonctionnement du complexe”, a affirmé le ministère.

Trois drones ont visé “une usine de fabrication de munitions” dans le nord de la ville, a ensuite précisé l’agence Irna.

L’annonce de cette attaque intervient dans un contexte tendu sur fond de mouvement de contestation en Iran après la mort de Mahsa Amini en septembre, de divergences persistantes sur le dossier nucléaire et d’accusations par certains pays de fournitures par Téhéran de drones à l’armée russe pour la guerre en Ukraine. Le ministère iranien a précisé que l’un des drones avait été détruit par le système de défense anti-aérienne du site visé, tandis que les deux autres ont explosé.

Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux montre une grosse explosion sur le site et des images de véhicules de secours se dirigeant ensuite vers la zone.

Dans des déclarations à l’agence Mehr, le parlementaire Mohammad-Hassan Assafari a accusé les “opposants et ennemis” de la République islamique, qui cherchent à “perturber les capacités défensives” du pays par cette attaque.

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L’Iran possède plusieurs sites de recherche nucléaire connus dans la région d’Ispahan, dont une usine de conversion d’uranium. En avril 2022, Téhéran avait annoncé avoir commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % sur le site de Natanz, se rapprochant des 90 % nécessaires à la confection d’une bombe atomique.

Les négociations pour relancer l’accord international sur le nucléaire iranien, connu sous son acronyme anglais JCPOA et conclu en 2015 entre l’Iran d’un côté, l’Union européenne et six grandes puissances de l’autre, sont au point mort après la sortie unilatérale des États-Unis en 2018.

Cet accord visait à empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique, un objectif que l’Iran a toujours nié poursuivre. Le programme nucléaire iranien a par ailleurs été la cible de plusieurs campagnes de cyberattaques, sabotages et assassinats ciblés de scientifiques.

L’Iran a ainsi accusé Israël d’avoir mené plusieurs actions secrètes sur son sol, dont un attentat, perpétré selon Téhéran au moyen d’une mitrailleuse commandée par satellite, ayant tué un physicien nucléaire de premier plan, Mohsen Fakhrizadeh, en novembre 2020.

Sans qu’un lien puisse être fait avec l’attaque, un incendie a éclaté samedi soir dans une usine de production d’huile de moteur dans le nord-ouest du pays, a rapporté l’agence Irna.

Ce feu, spectaculaire selon les images diffusées par les médias, s’est produit dans un important centre industriel lié au ministère de l’Industrie. L’incendie a été maîtrisé par les pompiers, et les autorités enquêtent sur ses causes, a indiqué Irna.