Espagne : deuil et stupeur après une attaque meurtrière contre deux églises

Les habitants d’Algésiras, dans le sud de l’Espagne, sont sous le choc ce 26 janvier, au lendemain d’une attaque à la machette menée contre deux églises de la ville et dans laquelle un sacristain a été tué et un prêtre blessé par un jeune marocain.

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Opération antiterroriste en Espagne (photo d'illustration). Crédit: AFP

Une enquête a été ouverte par les autorités pour “terrorisme” à la suite de cette double attaque. Son auteur, un Marocain de 25 ans selon une source policière, a été immédiatement arrêté et était toujours en garde à vue jeudi matin.

À 19 h passées” (18 h GMT), cet homme “est entré dans l’église de San Isidro d’Algésiras et a attaqué le prêtre, armé d’une machette, le blessant grièvement”, a indiqué le ministère de l’Intérieur mercredi soir dans un message à la presse. “Il s’est ensuite rendu à l’église Nuestra Señora de La Palma où il s’en est pris au sacristain, après avoir causé divers dégâts”, a ajouté le ministère.

Le sacristain, Diego Valencia, a alors “réussi à sortir de l’église, mais a été rattrapé à l’extérieur par l’assaillant, qui lui a assené plusieurs blessures mortelles”, a poursuivi le ministère. Selon une porte-parole des services de secours, le prêtre, Antonio Rodríguez, a été blessé “au cou” et hospitalisé, tandis que le sacristain est décédé dans la rue.

Ces deux églises sont situées à quelques centaines de mètres l’une de l’autre dans cette ville d’environ 120.000 habitants.

Sur Twitter, le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sánchez, a “adressé (ses) plus sincères condoléances aux proches du sacristain décédé lors de la terrible attaque d’Algésiras” et souhaité “un prompt rétablissement aux blessés”.

Un jour de deuil a donc été décrété par le maire d’Algésiras qui a ensuite invité les habitants à se rassembler jeudi à 12 h (11 h GMT) devant l’église près de laquelle a été tué le sacristain pour condamner cette attaque.

“C’est un moment de douleur”, a confié Juan José Marina, fidèle de l’église de Nuestra Señora de la Palma où officiait le sacristain tué, à la radio publique espagnole avant d’assurer que “ce n’est pas quelque chose que nous craignions, car les relations avec la communauté musulmane sont bonnes à Algésiras, nous n’avons aucun problème”.

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De son côté, Dris Mohamed Amar, porte-parole de l’Union des musulmans du Campo de Gibraltar, territoire dont dépend Algésiras, toujours sur la radio publique affirme que “nous sommes détruits (…) Cette personne ne représente pas l’islam et les valeurs musulmanes”.

Si le ministère de l’Intérieur a tenu à souligner mercredi soir qu’il n’était “pas possible pour le moment de déterminer la nature de l’attaque”, le parquet a annoncé qu’une enquête avait été ouverte pour des “faits présumés de terrorisme”. Elle sera menée par un juge de l’Audience nationale, tribunal chargé des affaires les plus sensibles. Prise après son arrestation et diffusée par les médias espagnols, une photo de l’assaillant à la barbe fournie le montre vêtu d’un sweat à capuche et souriant.

Les condamnations sont venues de toutes parts dans le pays qui n’a pas été frappé depuis 2017 par une attaque de ce genre. Juanma Moreno, le président de la région d’Andalousie où est située Algésiras, a qualifié cette attaque de “terrible et insupportable” tandis que le chef du Parti populaire, principale formation de l’opposition de droite, Alberto Núñez Feijóo, s’est dit lui “consterné”.

Les derniers attentats perpétrés en Espagne remontent à août 2017, lorsque deux attaques commises par une cellule jihadiste avaient fait 16 morts et 140 blessés sur l’avenue des Ramblas de Barcelone et dans la station balnéaire de Cambrils. Elles avaient été revendiquées par l’organisation État islamique.

(avec AFP)