Le G7 somme les talibans de revenir sur l’interdiction des femmes dans les ONG

Les chefs de la diplomatie des grandes puissances du G7 ont sommé ce 29 décembre les talibans de revenir “de toute urgence” sur l’interdiction “irresponsable et dangereuse” imposée aux femmes de travailler dans des ONG, qui risque d’affecter “des millions d’Afghans”.

Par

Les talibans tirent en l'air pour disperser une manifestation de femmes à Kaboul, le 13 août 2022. Crédit: Wakil Kohsar / AFP

Dans un communiqué, les ministres des Affaires étrangères du groupe des pays industrialisés (États-Unis, France, Canada, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Japon) “appellent les talibans à revenir de toute urgence sur leur décision”.

Ils se disent “gravement préoccupés” par une interdiction irresponsable et dangereuse (…) qui met en danger des millions d’Afghans qui dépendent de l’aide humanitaire pour leur survie”.

Les talibans, qui ont pris le pouvoir à Kaboul en août 2021 et dont l’autorité n’est pas reconnue par l’essentiel de la communauté internationale, viennent d’interdire à quelques jours d’intervalle aux femmes et aux filles de poursuivre des études universitaires et de travailler dans des ONG nationales ou internationales.

à lire aussi

De très nombreuses ONG dépendent de leurs employées et ne seront pas en mesure de fonctionner sans elles. Lundi, plusieurs ONG ont suspendu leurs activités sur place, les talibans ayant menacé de révoquer les autorisations des organisations qui ne respecteraient pas le décret.

Sans participation des femmes qui jouent un “rôle central”, “les ONG seront incapables d’atteindre les personnes les plus vulnérables du pays pour leur fournir de la nourriture, des médicaments, des moyens de passer l’hiver et d’autres matériels et services dont elles ont besoin pour vivre”, s’alarment les ministres du G7, auxquels se joignent plusieurs pays dont la Suisse, les Pays-Bas, le Danemark ou l’Australie.

“Les talibans continuent de démontrer leur mépris pour les droits, les libertés et le bien-être du peuple afghan, en particulier des femmes et des filles, et leur désintérêt pour des relations normales avec la communauté internationale”, dénoncent-ils.