Ce prédicateur du nord de la France a été placé en centre fermé en Belgique à la mi-novembre pour séjour illégal. Mais il conteste la perspective de son expulsion et a multiplié les recours.
Jeudi 8 décembre, il a essuyé un revers devant la chambre des mises en accusation de la Cour d’appel de Mons (sud). “Sa requête de remise en liberté a été rejetée. Il demeure donc détenu au centre de Vottem (est), dans le cadre de la procédure administrative”, a indiqué à l’AFP François Demoulin, substitut du procureur général à Mons.
Lundi, un autre recours avait déjà été rejeté, celui déposé contre l’ordre de quitter le territoire belge pris le 15 novembre après l’échec de la procédure de mandat d’arrêt européen lancée par la France.
Mais le Conseil du contentieux des étrangers (CCE) avait relevé un manquement de la part des services belges de l’immigration : cet ordre “ne contient nulle mention de l’arrangement concernant la prise en charge” à la frontière de la Belgique, stipulait son arrêt.
L’imam doit-il être expulsé vers la France ou directement vers le Maroc ? Paris semble pencher pour la seconde solution, mais celle-ci compliquerait la tâche de Bruxelles, d’après une source belge. “L’objectif de la France est que M. Iquioussen reste en dehors du territoire national et soit reconduit au Maroc”, a fait valoir une source proche du dossier à Paris.
Mais il faudrait pour cela que le Maroc délivre à la Belgique le document consulaire permettant un tel éloignement. Cet été Rabat avait refusé d’octroyer à Paris ce “laissez-passer” réclamé après l’arrêté d’expulsion pris par les autorités françaises.
“Il y a des contacts permanents (entre les capitales, ndlr) parce qu’on ne veut pas quelqu’un qui prêche la haine sur le sol européen”, a simplement affirmé jeudi une porte-parole de la secrétaire d’État belge à la Migration Nicole de Moor.
Fin juillet, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé l’expulsion de Hassan Iquioussen, lui reprochant “un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République”.
Mais l’imam était introuvable au moment où l’arrêté d’expulsion avait été définitivement validé par le Conseil d’État le 31 août. Il avait fui en Belgique francophone où il a été arrêté dans la région de Mons le 30 septembre.