L’Exécutif met les bouchées doubles pour renforcer la compétitivité des hôpitaux publics par rapport au secteur privé. L’objectif de ces efforts est, selon Mustapha Baitas de satisfaire la demande croissante sur les services médicaux après le basculement de quelque 11 millions de citoyens du Régime d’assistance médicale (RAMED) vers celui de l’Assurance maladie obligatoire (AMO).
En effet, plusieurs efforts seront déployés en termes de mise à disposition et de mise à niveau des infrastructures de santé, dont les hôpitaux, les centres médicaux régionaux et les centres de formation, a affirmé le porte-parole du gouvernement suite au Conseil du gouvernement du jeudi 1er décembre.
Baitas a ainsi annoncé que le gouvernement prévoit la mise à niveau de 1.400 centres de santé en 2022 et en 2023, pour les doter d’espaces d’accueil comparables à ceux des établissements hospitaliers privés.
Le ministre a par ailleurs fait savoir que les groupements territoriaux de santé seront chargés de gérer les hôpitaux, centres de santé et ressources humaines au niveau des régions, ajoutant que chaque région disposera d’un centre hospitalier universitaire, d’une faculté de médecine et d’écoles de formation des infirmiers et techniciens.
Ces groupements territoriaux de santé jouiront d’une autonomie pour gérer eux-mêmes leurs ressources humaines, leurs hôpitaux, leur offre de santé et de formation et leur recherche scientifique, en tenant compte des spécificités de chaque région et des pathologies courantes qui y existent.
Baitas a souligné, d’autre part, que le gouvernement planche sur la préparation et la généralisation d’un système informatique permettant aux citoyens d’accéder aux services de santé adéquats via une plateforme numérique. Le renforcement du secteur public ne devrait pas entraver le secteur privé.
L’annonce gouvernementale coïncide à quelques jours près avec l’introduction en bourse du premier acteur privé national de la santé, Akdital. Peu après l’annonce de cette IPO et en réaction à une question sur l’impact de l’opération financière sur la force de frappe des établissement publics de santé, « tout dépend du ministère de la santé », expliquait à TelQuel le professeur de médecine, observateur et économiste spécialisé dans le secteur sanitaire au Maroc, Jaafar Heikel.
Pour le spécialiste, il était nécessaire de « renforcer le secteur public pour qu’il soit leader du secteur sanitaire, pour que le privé l’accompagne, à l’aune de la réforme du système de la santé ». Enfin, Heikel indiquait également que le développement du système privé est une bonne chose pour d’éventuels nouveaux partenariats public-privé, notamment « lorsque l’État ne peut pas investir dans une région en particulier ».
(Avec MAP)