Après deux prestations décevantes — une victoire heureuse contre le Canada (1-0) et une défaite logique contre le Maroc (2-0) —, la Belgique en est réduite à chercher des raisons d’espérer avant de défier Luka Modric et ses coéquipiers. Le retour dans le groupe de Romelu Lukaku, remis d’une blessure à une cuisse, fait partie des petits signes auxquels elle veut croire, même si le nombre de minutes que peut jouer le colosse de l’attaque reste incertain.
La fameuse “génération dorée” a du plomb dans l’aile, celui des années qui passent et qui ont émoussé la qualité de certains cadres et la joie de vivre qu’ils dégageaient sur le terrain et en dehors. Le jeu séduisant produit par les Diables rouges à l’Euro-2016, au Mondial-2018 ou à l’Euro-2020, même s’ils avaient été punis par le froid réalisme d’adversaires moins flamboyants, n’est plus qu’un souvenir.
Et il leur faudra sans doute aller chercher dans un registre plus combatif leur salut, qui passera forcément aussi pas une osmose à retrouver dans le groupe après une réunion de crise qui a suivi la défaite contre les Lions de l’Atlas. “On s’est dit des choses — des bonnes, des moins bonnes, peut-être certaines choses qui n’ont pas plu —, mais on a parlé”, racontait Eden Hazard mardi. “Vu ce qui s’est dit hier (lundi) dans la petite réunion, je pense qu’on va avoir onze guerriers, pas onze guerriers, mais 26 guerriers, même ceux qui ne jouent pas”, ajoutait-il.
Face à eux, les Croates, avec 4 points, n’ont besoin que d’un nul pour passer, mais la perspective d’éliminer une équipe encore présentée comme un outsider possible au début de la compétition est assez tentante.
Hors de question, donc, de se relâcher ou de sortir la calculette pour le sélectionneur Zlatko Dalic. “Nous n’espérions pas que ce match serait décisif. Nous savons qu’il sera difficile, avec des adversaires robustes, il ne faut pas se laisser avoir par leurs sous-performances des deux premiers matchs”, a-t-il averti ses joueurs.
S’il faudrait un cataclysme pour que le Maroc ne se qualifie pas pour les huitièmes, l’équipe du sélectionneur Walid Regragui entend bien franchir le cap par la grande porte, face au Canada battu deux fois et déjà éliminé.
“Faire des calculs serait une grosse erreur. Nous voulons être maîtres de notre propre destin sans dépendre des résultats des autres”
“Faire des calculs serait une grosse erreur. Nous voulons être maîtres de notre propre destin sans dépendre des résultats des autres”, a martelé le coach d’une équipe qui a impressionné par sa solidité défensive. Peu de monde la voyait arriver en position si favorable, avec quatre points et zéro but encaissé face à la Croatie (0-0) et aux Belges (2-0).
Les deux buts en fin de match contre les Diables rouges ont été un bonus appréciable, mais tout excès de confiance sera proscrit. “Il faut oublier la Croatie et la Belgique”, a encore asséné Regragui, qui ne s’attend pas non plus à voir des Canadiens démotivés par leurs deux revers.
“On tombe sur une équipe qui n’a rien à perdre, elle est éliminée, elle aura l’orgueil de faire bonne figure et de prendre ses premiers points (en Coupe du monde)”, a-t-il assuré. De fait, après avoir inscrit le premier but en Coupe du monde de son histoire en ouvrant la marque contre la Croatie, pour une défaite finale 4-1, le Canada abordera la rencontre comme “une nouvelle chance d’écrire (son) histoire”.
Le bilan canadien en Coupe du monde (1986 et 2022) est pour l’heure de cinq défaites en autant de matches. “Le monde du football se demandait comment le Canada allait aborder cette compétition. On l’a abordée en étant offensif et cela restera notre approche”, avait expliqué le sélectionneur John Herdman, à la tête d’une équipe qui veut prendre date avant l’édition 2026 qu’elle co-organisera avec les États-Unis et le Mexique.
(avec MAP)