Attentat déjoué du Thalys: le procès en appel s'ouvre lundi à Paris

Le procès en appel de l'attentat déjoué par des passagers dans un train Thalys en 2015 s'ouvre lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris avec comme seul accusé dans le box le Marocain Ayoub El Khazzani, le tireur du train, condamné en première instance à la réclusion à perpétuité.

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Des inspecteurs sur le quai de la gare d'Arras, où passait le Thalys attaqué par Ayoub El Khazzani. Crédit: Philippe Huguen / AFP

Le 21 août 2015, Ayoub El Khazzani, âgé aujourd’hui de 33 ans, était monté à Bruxelles dans le train Thalys Amsterdam-Paris armé d’une kalachnikov, d’un pistolet, d’un cutter et de près de 300 munitions. Il n’avait été empêché de commettre un massacre que par l’intervention « héroïque » de passagers, dont deux soldats américains en civil qui étaient alors en vacances, avait dit la cour lors du premier procès.

Conformément aux réquisitions du ministère public, la cour l’avait condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour « tentatives d’assassinats terroristes ». Sa peine avait été assortie d’une période de sûreté de 22 ans.

Le procès en première instance n’avait pas permis de faire toute la lumière sur le projet terroriste du Thalys, qui annonçait les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis en banlieue parisienne, coordonnés par le donneur d’ordre d’El Khazzani, Abdelhamid Abaaoud.

« Emir » de l’Etat islamique (EI), tué le 18 novembre 2015, lors d’un assaut des forces de l’ordre contre sa planque à Saint-Denis, Abdelhamid Abaaoud est considéré comme le chef des commandos qui ont causé la mort de 130 personnes à Paris et Saint-Denis, à côté de la capitale. Lui-même faisait partie du commando qui a tiré sur des terrasses parisiennes.

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Lors du premier procès, El Khazzani avait expliqué qu’il souhaitait « venger » les victimes civiles des bombardements du président syrien Bachar Al-Assad et de la coalition internationale. C’est lors d’un court séjour en Syrie, en mai 2015, qu’il avait été formé par Abdelhamid Abaaoud, ce dernier lui indiquant alors comment assouvir son désir de vengeance. « Abaaoud sait comment manipuler, jeter de l’huile sur le feu », avait indiqué l’accusé à la cour.

C’est toujours en compagnie d’Abaaoud, qu’Ayoub El Khazzani avait rejoint l’Europe, en empruntant « la route des migrants ».

Lors du premier procès, El Khazzani avait soutenu avoir reçu pour seule mission de son commanditaire de tuer des soldats américains et des membres de la Commission européenne, qui seraient présents à bord du train. Cette explication avait été jugée « fantaisiste » par la cour. Son but était bien de tuer « aveuglement et indifféremment » les quelques 200 passagers du train, avait souligné la cour.

El Khazzani avait également raconté, sans absolument convaincre, qu’il avait renoncé à tuer, désarmé par le sourire d’un premier passager, puis par l’humanité des regards croisés dans le train.

La cour avait au contraire rappelé que l’attaque ratée s’était inscrite « dans une véritable campagne d’attentats de masse qui trouve son apogée » dans les attentats du 13-Novembre à Paris et en mars 2016 à Bruxelles. Le procès en appel est prévu jusqu’au 9 décembre.