Sami Allem, Franco-algérien de 26 ans, s’est vu infliger quatre ans d’emprisonnement, dont un avec sursis ; Abderrahman Cheikh, Franco-marocain de 23 ans, quatre ans de prison, dont deux avec sursis.
Allem, en détention provisoire depuis deux ans à Paris, est retourné vendredi soir en prison. Cheikh, qui avait été laissé sous contrôle judiciaire depuis le début de l’affaire, effectuera, lui, les deux années en détention à domicile sous surveillance électronique.
La cour n’a pas suivi les réquisitions du parquet qui avait demandé jeudi des peines d’emprisonnement de quatre et deux ans ferme pour ces “relais en France” qui permettent de faire “fonctionner le système”. Les prévenus encouraient jusqu’à dix ans de prison.
Le procès, qui s’est tenu pendant quatre jours — une durée exceptionnellement longue selon le président — devant une chambre dédiée aux affaires de terrorisme, concernait distinctement Allem et Cheikh, qui ne se connaissent pas, mais qui ont œuvré tous les deux pour le compte d’un trio, membre du groupe HTS (Hayat Tahrir Al-Sham, ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie).
Allem et Cheikh partageaient sur les réseaux sociaux de nombreuses vidéos liées à la “propagande jihadiste” à laquelle ils ont reconnu adhérer “à l’époque” des faits.
Ils étaient poursuivis pour avoir acheté et transféré des coupons de cryptomonnaies et ouvert des comptes en ligne pour trois membres du HTS.
Selon l’instruction, 280.000 euros sont passés via le trio entre 2018 et 2020. Le principe était de convertir de l’argent en cryptomonnaie via des sympathisants basés en Europe.
Sami Allem a notamment acheté 124 coupons pour un montant de 15.000 euros et ouvert plusieurs comptes. Abderrahman Cheikh a envoyé personnellement 200 euros en Syrie en cryptomonnaie et permis l’ouverture de quatre comptes.
Tous deux ont reconnu les faits, plaidant qu’ils n’avaient pas conscience de la dangerosité de leurs actes ni connaissance d’agir pour des “combattants”, évoquant leur souhait de vouloir “aider une cause (…) le peuple syrien”.