Il s’appelait Yassine Rachid, il était médecin résident au service d’urologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca avant de le quitter pour la France, tôt cette année. Il s’est suicidé à son domicile. Ce drame a eu lieu le vendredi 2 septembre et a suscité l’indignation de tous.
Selon ses collègues, le jeune médecin était “harcelé quotidiennement” par une de ses hiérarchies, au sein même du CHU Ibn Rochd.
Dans un communiqué conjoint, rendu public le lundi 5 septembre, la Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR) et la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie (CNEMEP) ont elles aussi exprimé leur indignation : “Nous condamnons le silence terrible des responsables et la non-publication des résultats de l’enquête sur cette tragédie, et réitérons notre soutien ferme à la famille et aux amis du défunt.”
Selon ce même document, Yassine Rachid avait quitté le Maroc afin de fuir cet abus “pour poursuivre sa spécialité à l’étranger, et échapper ainsi à la pression et les insultes quotidiennes, qui n’ont rien à voir avec la formation médicale et ne correspondent pas aux normes pédagogiques et humanitaires qui doivent être adoptées à toutes les étapes des études médicales et chirurgicales”.
Référant à d’autres cas présumés d’abus dont les victimes seraient des étudiants, des médecins internes et résidents, le communiqué a mis en garde contre “certaines des pratiques intimidantes et provocatrices” que subissent ces derniers dans leurs “lieux de travail et de formation”.
Les commissions ont également affirmé avoir écrit au ministère, qui ne s’est toujours pas exprimé publiquement sur l’affaire. Selon des sources médiatiques, une commission d’inspection aurait été dépêchée sur les lieux en vue d’enquêter sur cette tragédie.
Ainsi, la CNIR et la CNEMEP ont annoncé la tenue de sit-in dans l’ensemble des centres hospitaliers universitaires du Maroc, le mercredi 7 septembre, en hommage à leur confrère, appelant tous les étudiants en médecine et médecins à porter des brassards noirs à partir du même jour.