Le procès vient de s’ouvrir devant la justice américaine. L’assaillant de Salman Rushdie, un jeune Américain d’origine libanaise, a été présenté à un juge de l’État de New York devant lequel il a plaidé “non coupable” de “tentative de meurtre” de l’écrivain, toujours hospitalisé dans un état grave, mais qui a pu dire quelques mots samedi soir.
Menacé de mort depuis une fatwa de l’Iran de 1989, un an après la publication des Versets sataniques, Salman Rushdie a été poignardé une dizaine de fois vendredi, une attaque qui indigne en Occident, mais qui est saluée par des extrémistes en Iran et au Pakistan.
Lors d’une audience de procédure au tribunal de Chautauqua, Hadi Matar, 24 ans, poursuivi pour “tentative de meurtre et agression”, a comparu en tenue rayée noire et blanche de détenu, menotté et masqué, et n’a pas dit un mot, d’après le New York Times et des photos de la presse locale.
Pour rappel, ce vendredi 12 août vers 11 h (15 h GMT) sur l’estrade de l’amphithéâtre du centre culturel de Chautauqua, un homme s’est “précipité sur la scène” et a “poignardé” Rushdie plusieurs fois “au cou” “à l’abdomen”, selon la police de l’État de New York.
“Salman va probablement perdre un œil ; les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie”, avait détaillé Wylie en précisant que son client avait été placé sous respirateur artificiel.
Salman Rushdie, né en 1947 en Inde dans une famille d’intellectuels musulmans non pratiquants, avait embrasé une partie du monde islamique avec la publication des Versets sataniques, conduisant l’ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny à émettre en 1989 une fatwa demandant son assassinat.
L’auteur d’une quinzaine de romans, récits pour la jeunesse, nouvelles et essais écrits en anglais avait été contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache.
(avec AFP)